La Cour des Comptes appelle le gouvernement français, dans un avis qu'elle vient de publier sur la prévention de l'obésité, à encadrer fortement la publicité alimentaire, notamment à destination des enfants, rapporte Alain Bazot, président de l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir.

Malheureusement, le gouvernement vient de céder, une fois de plus, aux pressions des annonceurs dans son projet de loi de l'Audiovisuel, déplore-t-il.

La politique de la France, qui repose depuis toujours sur des chartes d’engagement volontaire des professionnels, a également été épinglée en 2018 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« Et c’est là qu’on ne peut que s’indigner du manque d’ambition du gouvernement dans son projet de loi audiovisuel. Sans réelle surprise, mais avec une profonde déception, les pouvoirs publics se fourvoient une nouvelle fois dans l’autorégulation, en prônant un énième code de bonne conduite entre les industriels et les diffuseurs pour limiter l’exposition des enfants au marketing alimentaire. On se demande bien, d’ailleurs, à quoi bon une loi si c’est pour simplement prévoir un code de bonne conduite !

En pratique, on fait difficilement plus inefficace. Ce code ne serait ni plus ni moins que la charte que l’industrie alimentaire avait rédigée à la hâte en 2009 pour empêcher – déjà – le vote d’une réglementation restreignant la publicité de produits trop caloriques. Un an après la signature de cette charte, l’UFC-Que Choisir avait démontré que la publicité destinée aux enfants portait, dans 80 % des cas, sur des produits gras ou sucrés, tels que des confiseries, les fast-food, ou des céréales particulièrement sucrées. »

En demandant l’interdiction de la publicité pour certains aliments trop gras, trop salés ou trop sucrés, notamment à destination des enfants, la Cour des Comptes « rejoint ici les demandes, outre de l’UFC-Que Choisir, de l’OMS ou encore de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui toutes appellent à une réglementation du marketing alimentaire. »

Interdiction des publicités de malbouffe destinées aux enfants : pas encore pour cette fois (France, 2018)

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Psychomédia avec source : UFC-Que Choisir.
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