Au-delà des conséquences pour la santé, les systèmes alimentaires actuels sont responsables de près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) et contribuent de façon importante à la pollution de l’eau et des sols et à la perte de biodiversité, soulignent les auteurs d'une étude française publiée dans la revue Nature Sustainability.

« Dans ce contexte, changer les habitudes de production et de consommation alimentaires est une nécessité. »

Ce constat a conduit à la définition de l’alimentation durable par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) comme « protectrice et respectueuse de la biodiversité et des écosystèmes, culturellement acceptable, accessible, économiquement juste et abordable, saine et équilibrée, répondant aux besoins humains, tout en optimisant les ressources humaines et naturelles ».

Depuis 2001, la France élabore des recommandations nutritionnelles via le Programme national nutrition santé (PNNS).

Les recommandations nutritionnelles de 2001 visaient, entre autres, à augmenter la consommation de fruits et légumes et à favoriser la consommation de produits laitiers pour le calcium.

Les recommandations mises à jour en 2017 soulignaient la nécessité d’intégrer la dimension environnementale de l’alimentation.

En 2017, le PNNS « recommande, entre autres, de diminuer sa consommation de viande rouge et de charcuterie, de produits sucrés, un apport suffisant mais limité de produits laitiers, une limitation des apports d’alcool et d’augmenter sa consommation d’aliments d’origine végétale (fruits et légumes, légumineuses, produits céréaliers complets) et de favoriser les aliments issus de l’agriculture biologique. De nouvelles catégories d’aliments ont également été prises en compte comme les fruits à coque non salés. »

Dans la présente étude, les scientifiques ont cherché à évaluer l’impact de ces recommandations sur la santé mais également sur l’environnement en comparant les groupes d’individus qui les suivaient et ceux qui ne les suivaient pas ou peu. Ils ont également comparé la durabilité des recommandations de 2001 et de 2017.

Ils ont associé plusieurs indicateurs en se basant sur des critères nutritionnels (nombre de calories, type d’aliments consommés…), environnementaux (émission de GES, ressources utilisées, occupation des sols…), économiques (coût de l’alimentation) et toxicologiques (exposition aux résidus de pesticides).

Les participants qui suivaient les recommandations de 2017 réduisent l’impact global sur l’environnement de leur alimentation de 50 % (au travers des 3 indicateurs étudiés). En comparaison, ceux qui suivaient les recommandations de 2001 réduisaient leur impact de seulement 25 %.

En termes d’impact sur la santé, le suivi des recommandations de 2017 permettrait de prévenir 35 000 morts prématurées, principalement liées à des maladies cardiovasculaires, 10 % de plus que les recommandations de 2001.

Cependant au niveau économique, le coût de l’alimentation pour les personnes suivant le mieux les recommandations de 2017 est légèrement plus élevé (un peu moins de 1 € de coût supplémentaire par jour et par personne).

« Si elles sont adoptées par une large partie de la population, les recommandations nutritionnelles de 2017 pourraient contribuer à la prévention de maladies chroniques comme le diabète, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers tout en réduisant les impacts environnementaux liés à l’alimentation », concluent les chercheurs.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Inserm, Nature Sustainability.
Tous droits réservés