« Cet été, les syndromes pseudo-grippaux ne seront pas tous des Covid-19 », mettent en garde l’Académie française de médecine et l’Académie Vétérinaire de France dans un communiqué publié le 12 juin.

« La survenue récente d’un foyer d’encéphalites à tiques (désignée par l’acronyme TBE, pour Tick-borne encephalitis) dans le bassin d’Oyonnax (Ain) a d’abord fait évoquer le diagnostic de Covid-19 », cite en exemple le communiqué.

« En effet, l’évolution biphasique caractéristique de la TBE commence par un syndrome pseudo-grippal (fièvre, fatigue, céphalées et douleurs musculaires) pendant 2 à 4 jours, suivi une à deux semaines plus tard d’une seconde phase caractérisée par une méningo-encéphalite chez un tiers des malades.

La TBE est surtout transmise par une tique du genre Ixodes mais, pour la première fois en France, ce foyer ayant touché 26 personnes reconnaît une origine alimentaire (fromage au lait cru de chèvre).

Avec une incidence moyenne de 20 cas par an, la France n’est pas une région d’endémie pour la TBE, mis à part le signalement en 2016 de 54 cas en région alsacienne, mais cette zoonose semble en phase de recrudescence, de même qu’elle progresse de façon importante dans les pays frontaliers (Suisse, Allemagne). »

« Avec la belle saison, la raréfaction des nouveaux cas de Covid-19 en France doit faire élargir le diagnostic différentiel des syndromes pseudo-grippaux vers les infections estivales zoonotiques (TBE, fièvre Q, maladie de Lyme, anaplasmose granulocytaire, tularémie, leptospirose, hépatite E…), ou non (entéroviroses, mycoplasmoses, chlamydioses). »

Comme la TBE, plusieurs infections estivales (fièvre Q, maladie de Lyme, anaplasmose) sont transmissibles par une morsure de tique (en particulier Ixodes ricinus) pouvant parfois inoculer plusieurs agents pathogènes simultanément.

« L’enquête réalisée depuis 2017 via l’application “Signalement Tique” montre que les morsures de tiques ne sont pas limitées aux sorties en forêt, qu’elles ont lieu dans un tiers des cas dans des jardins privés et des parcs publics et que les signalements ont doublé par comparaison avec les années précédentes, l’année 2020 semblant être une année où les tiques sont particulièrement actives. »

« S’asseoir simplement dans l’herbe peut suffire pour attraper une tique, prévoir un petit tapis ou un paréo pour s’isoler du sol est impératif. Se couvrir les jambes et les bras, et utiliser du répulsif dans toute autre situation, sont des précautions qui doivent devenir des réflexes », conseillait plus tôt ce mois-ci le magazine 60 Millions de consommateurs de l'Institut national français de la consommation.

Pour plus d'informations sur la maladie de Lyme, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Académie nationale de Médecine.
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