Les algues alimentaires contiennent souvent des concentrations en cadmium supérieures à la teneur maximale fixée par le Conseil supérieur d’hygiène public de France (CSHPF), indique l'Agence nationale française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) dans un communiqué publié le 27 juillet 2020.

La consommation d'algues est « en expansion en France et plus largement en Europe, en lien notamment avec le développement de la restauration japonaise et la consommation de certains makis ».

« Consommées comme des légumes ou transformées (séchées, salées, fraîches, en bocaux…), certaines espèces d’algues sont également utilisées dans les compléments alimentaires. »

L'Anses a été saisie par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour préconiser une teneur maximale en cadmium.

« Riches en polysaccharides, les algues ont tendance à se charger en éléments traces métalliques, tels le cadmium, le plomb ou de l’arsenic. »

« Les quelques 250 analyses des prélèvements concernant des algues non transformées mettent en évidence des concentrations de cadmium dépassant, pour 26 % d’entre elles, la valeur maximale de 0,5 mg/kg de poids sec recommandée par le CHSPF. »

« Le cadmium est un contaminant très répandu dans l’environnement à l’état naturel et en raison de l’activité humaine, notamment agricole et industrielle. Il pénètre facilement dans les végétaux par leurs racines et entre ainsi dans la chaîne alimentaire. » (Trop de cadmium dans l'alimentation)

« Reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction », le cadmium entraîne chez l’humain « des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée, notamment par voie orale via l’alimentation et l’eau de boisson ».

Dans un contexte où la Commission européenne envisage de fixer des teneurs maximales en arsenic, plomb et cadmium dans les algues, l’Agence recommande une concentration maximale en cadmium aussi basse que possible, une partie de la population française étant déjà exposée au-delà de la dose tolérable à travers son régime alimentaire usuel.

En tenant compte de l’apport global en cadmium d’un régime alimentaire usuel, l’Anses propose une teneur maximalede 0,35 milligramme par kilogramme de matière sèche dans les algues alimentaires. Elle est actuellement fixée à 0,5 par le CSHPF.

« Par ailleurs, l’Agence rappelle aux consommateurs que les contaminations au cadmium sont plus importantes pour les macro-algues brunes (comme le wakamé souvent consommé en salade) et rouges (à l’image du nori utilisé séché sous forme de feuille ou en tant qu’ingrédient dans les makis par exemple).

Enfin, l’expertise souligne le risque d’une sur-exposition plus élevée aux contaminants chimiques en combinant la consommation d’algues avec d’autres aliments. C’est notamment le cas pour l’arsenic inorganique lorsque la consommation de l’algue Hijiki Hizikia fusiforme est associée à celle du riz. » (La meilleure méthode de cuisson du riz pour réduire l'arsenic selon des chercheurs)

En septembre 2019, l'Anses a publié un rapport dans lequel elle recommandait « d’abaisser les niveaux de cadmium dans les matières fertilisantes afin de limiter l’accumulation dans les sols, le transfert vers les végétaux et in fine l’exposition des consommateurs au cadmium par la voie alimentaire ».

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Psychomédia avec sources : Anses.
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