L'exposition aux coronavirus du rhume commun peut entraîner le système immunitaire à reconnaître le coronavirus SRAS-CoV-2 qui cause la COVID-19, selon une étude publiée en août dans la revue Science.

Les anticorps ne sont pas la seule façon par laquelle le système immunitaire développe une immunité contre les virus.

L'étude montre que les lymphocytes T auxiliaires à mémoire qui reconnaissent les coronavirus du rhume commun reconnaissent aussi les sites correspondants sur le SRAS-CoV-2.

Les lymphocytes T « mémoire » du système immunitaire gardent la trace des virus qu'ils ont déjà rencontrés. Cette mémoire leur donne une longueur d'avance pour reconnaître et combattre les envahisseurs récidivistes.

La nouvelle étude menée par des chercheurs du La Jolla Institute for Immunology (Université de Californie) montre que les cellules T mémoires qui reconnaissent les coronavirus du rhume reconnaissent également les sites correspondants sur le SRAS-CoV-2.

« Cela pourrait aider à expliquer pourquoi certaines personnes présentent des symptômes plus légers de la COVID-19 alors que d'autres sont gravement malades », souligne Alessandro Sette qui a codirigé l'étude.

« La réactivité immunitaire peut se traduire par différents degrés de protection », explique-t-il.

Cette nouvelle étude s'appuie sur de récents travaux de l'équipe qui ont montré que 40 à 60 % des personnes jamais exposées au SRAS-CoV-2 avaient des cellules T qui réagissaient au virus.

Leur système immunitaire reconnaissait des fragments du virus qu'il n'avait jamais rencontré auparavant. Cette découverte s'est révélée être un phénomène mondial qui a été signalé chez des personnes des Pays-Bas, d'Allemagne, du Royaume-Uni et de Singapour.

Pour cette nouvelle étude, Daniela Weiskopf et ses collègues ont analysé des échantillons recueillis auprès de participants à l'étude qui n'avaient jamais été exposés au SRAS-CoV-2. Ils ont défini les sites exacts du virus qui sont responsables de la réaction croisée des cellules T. Leur analyse a montré que les personnes non exposées peuvent produire des cellules T mémoire qui réagissent de la même manière contre le CoV-2 du SRAS et contre quatre types de coronavirus du rhume commun.

Si certaines cellules T à réactivité croisée visaient la protéine de pointe du SRAS-CoV-2, la région du virus qui reconnaît et se lie aux cellules humaines, la mémoire immunitaire préexistante était également dirigée vers d'autres protéines du SRAS-CoV-2. Cette découverte est pertinente, explique M. Sette, car la plupart des vaccins candidats ciblent principalement la protéine de pointe. Ces résultats suggèrent que l'inclusion de cibles supplémentaires du SRAS-CoV-2 pourrait accroître la possibilité de tirer parti de cette réactivité croisée et pourrait améliorer la puissance du vaccin.

Pour plus d'informations sur la COVID-19, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : La Jolla Institute for Immunology, Science.
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