Les aliments ayant un faible Nutri-Score sont liés à une mortalité accrue, selon une étude menée dans 10 pays européens dont les résultats ont été publiés en septembre 2020 dans le British Medical Journal.

Le Nutri-Score, un logo à 5 couleurs figurant sur les emballages, vise à aider les consommateurs à choisir des produits de meilleure qualité nutritionnelle et à encourager les industriels à améliorer la qualité de leurs produits.

Les couleurs sont attribuées en fonction du score FSAm-NPS (Food Standards Agency nutrient profiling system, version modifiée), reflétant le profil nutritionnel des aliments à partir de leur composition (pour 100 g) en énergie, sucres, acides gras saturés, sodium, protéines, fibres et fruits et légumes.

Des liens entre la consommation d’aliments avec un score FSAm-NPS reflétant une qualité nutritionnelle plus élevée et une meilleure santé ont jusqu’ici été observés en France, au Royaume-Uni et en Espagne.

Mélanie Deschasaux et Mathilde Touvier de l’Université Sorbonne Paris Nord (Inserm, Inrae) ont, avec leurs collègues internationaux, analysé les associations entre le score FSAm-NPS des aliments consommés et la mortalité au sein d’une très large population répartie dans 10 pays européens. Cette étude fait suite à une étude publiée en 2018 dans la même population et portant sur le risque de cancer.

Au total, 501 594 participants de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) ont été inclus. Au cours du suivi entre 1992 et 2015, 53 112 participants sont décédés de causes non accidentelles (y compris de cancer et de maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs).

Les participants qui consommaient en moyenne plus d’aliments avec un score FSAm-NPS reflétant une qualité nutritionnelle moindre présentaient une mortalité accrue (mortalité totale et mortalité liée au cancer et aux maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs).

Ces résultats étaient significatifs après la prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie.

« Le Nutri-Score a été officiellement adopté en France en 2017 et depuis par différents pays européens (Belgique, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg) », indique le communiqué de l'Inserm. « Toutefois, l’application de ce logo reste optionnelle du fait de la réglementation européenne sur l’étiquetage et repose ainsi sur la volonté des industriels de l’agroalimentaire. »

« Si à ce jour, déjà plus de 350 entreprises et marques se sont engagées à mettre en place le Nutri-Score sur leurs produits, un point crucial reste la nécessité, dans un futur proche, d’une harmonisation au niveau européen pour que soit mis en place de manière obligatoire un seul logo efficace et utile pour les consommateurs. Cette harmonisation est prévue en 2022 dans le cadre de la stratégie Farm to Fork présentée en mai par la Commission Européenne. »

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Psychomédia avec sources : Inserm, British Medical Journal.
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