Des cas de surdosage ont récemment été rapportés chez de jeunes enfants suite à la prise de compléments de vitamine D, rapportent l'Agence française du médicament et plusieurs autres organisations.

« Ces cas se manifestent par une hypercalcémie (taux excessif de calcium dans le sang) qui peut avoir des conséquences graves, telles qu’une atteinte rénale à type de lithiase / néphrocalcinose (dépôt de calcium dans le rein). »

« Par conséquent, l'Anses, l'Agence du médicament (ANSM), les sociétés savantes de pédiatrie, le collège national des sages-femmes et les centres antipoison, alertent les professionnels de santé et les parents sur le risque de surdosage associé à l’administration de compléments alimentaires à base de vitamine D chez des enfants, et notamment des nourrissons. »

Pour prévenir ce risque, ces organisations demandent de :

  • privilégier les médicaments par rapport aux compléments alimentaires ;

  • contrôler les doses administrées (vérifier la quantité en vitamine D par goutte) ;

  • ne pas multiplier les produits contenant de la vitamine D.

Les risques des compléments de vitamine D

L’utilisation de compléments alimentaires à base de vitamine D chez l’enfant présente des risques pour les raisons suivantes :

  • concentration en vitamine D par goutte parfois très élevée (jusqu’à 10 000 UI) et parfois absence de recommandation de doses en fonction de l’âge ;

  • risque d’erreur de dosage lors du passage du médicament au complément alimentaire ou d’un changement de complément alimentaire ;

  • présence sur le marché d’un nombre élevé de produits avec des concentrations (dosages) différents, quelquefois au sein de la même marque ;

  • présence dans le complément alimentaire d’autres vitamines (exemple : vitamine K, pour laquelle il n’existe pas de recommandation pour une administration quotidienne à des enfants) ou de calcium à forte dose (risque aggravé d’atteinte rénale à type de lithiase / néphrocalcinose).

La recommandation de supplémentation

« La supplémentation en vitamine D est recommandée en France dès les premiers jours de vie afin de prévenir le rachitisme ; cette supplémentation doit être poursuivie pendant toute la phase de croissance et de minéralisation osseuse, c’est-à-dire jusqu’à 18 ans. »

« Une mise à jour des recommandations nationales concernant les doses de vitamine D destinées aux enfants est actuellement en cours. Celles-ci s’aligneront sur les recommandations européennes, à savoir 400 UI par jour de 0 à 18 ans chez l’enfant en bonne santé sans facteur de risque, et 800 UI par jour de 0 à 18 ans chez l’enfant présentant un facteur de risque. »

« Par ailleurs, l’Anses va prochainement publier une actualisation des repères nutritionnels, incluant ceux pour la vitamine D, visant à améliorer les apports assurés par l’alimentation. »

« Il n’est pas recommandé de donner quotidiennement à un enfant un produit dont la provenance et la composition ne sont pas garantis et qui peut conduire à une intoxication irréversible par un apport excessif en vitamine D », conclut le communiqué des organisations. « En tout état de cause, l’achat de compléments alimentaires sur Internet est déconseillé, car ils peuvent être non conformes à la réglementation », rappelle-t-il.

Les médicaments de vitamine D administrés sous forme de gouttes sont :

  • Adrigyl (333 UI par goutte de vitamine D3) ;
  • Deltius (200 UI) ;
  • Zymad (300 UI).

« Il existe également une spécialité à base de vitamine D2, le Stérogyl, dont l'utilisation n'est pas recommandée en première intention chez l'enfant. »

Pour plus d'informations sur la vitamine D, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : ANSM.
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