Le journal Le Monde a interviewé, à l'occasion de la Journée mondiale de la sclérose en plaques qui se tient le 30 mai, le Dr Roland Liblau, professeur d'immunologie clinique au CHU de Toulouse.

Trois facteurs environnementaux sont identifiés avec certitude, indique le spécialiste: l'ensoleillement (vitamine D) réduit les cas de façon statistique, mais pas de façon absolue; l'infection par le virus d'Epstein-Barr et le tabac qui favorisent la maladie.

Dans 85 % des cas, la maladie progresse par poussées régressives qui durent quelques semaines et disparaissent spontanément mais qui finissent par laisser des séquelles entraînant un handicap permanent. Après 15-20 ans de SEP, plus de 50 % des personnes atteintes présentent des troubles de la marche permanents. Dans 15 % des cas, il n'y a pas de poussées mais la maladie s'installe avec un handicap croissant.

En ce qui concerne le traitement, les médicaments permettent aujourd'hui de "ralentir la maladie en bloquant la survenue de nouvelles poussées", indique le professeur, mais une fois qu'il y a eu une poussée, "il n'est pas possible de réparer les dégâts".

Des médicaments (les interférons, ndlr) dits de première ligne, par voie orale ou injectable, modifie le fonctionnement des globules blancs du système immunitaire et les empêchent de traverser la barrière sang-cerveau. Il ont peu d'effets indésirables, indique-t-il, et ils réduisent d'un tiers la fréquence de nouvelles poussées.

Quand ils ne sont pas efficaces, des médicaments de deuxième ligne (les anticorps monoclonaux comme le natalizumab ou Tysabri, ndlr), qui sont plus agressifs avec des effets indésirables plus importants (risques d'infections virales graves, notamment du cerveau), réduisent de 70 % l'apparition de nouvelles poussées.

Pour plus de détails, lire sur Le Monde : La sclérose en plaques, une maladie complexe.

Illustration : Cellule nerveuse et myéline entourant l'axone (fibre nerveuse).

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