À l'occasion de la Journée mondiale de la sclérose en plaques (SEP), le 26 mai 2010, Le Figaro fait le point sur les médicaments disponibles pour le traitement de la maladie.

Dans la SEP, les cellules du système immunitaire traversent la barrière hémato-méningée - et s'attaquent à la gaine de myéline entourant les nerfs. Les interférons empêchent les cellules de l'immunité de traverser cette barrière. La copaxone, une protéine qui ressemble à la protéine de la myéline à laquelle les cellules immunitaires s'attaquent, joue le rôle de leurre. Ces immunomodulateurs diminuent d'environ 30 % le risque de poussées et de handicap, précise le Pr Patrick Hautecœur, chef du service de neurologie du centre hospitalier Saint-Philibert à Lille, cité par le quotidien.
Les anticorps monoclonaux comme le natalizumab (Tysabri) sont prescrits en cas de résultats insuffisants. Injectés à l'hôpital par intraveineuse, ils diminuent jusqu'à 70 % le nombre des poussées et de 90 % les nouvelles inflammations actives, visibles à l'IRM. Ils peuvent provoquer une infection secondaire rare mais grave au niveau du cerveau : la leucoencéphalite multifocale progressive (LEMP).

Un immunosuppresseur autrefois utilisé dans le cancer du sein, la mitoxantrone peut aussi être prescrit. Il agit en supprimant les cellules de l'immunité impliquées. Mais le nombre de perfusions doit être restreint en raison d'un risque d'insuffisance cardiaque et, plus rarement, de leucémie.

Deux nouveaux immunosuppresseurs par voie orale, la cladribine et le fingolimod, sont attendus pour l'an prochain. La cladribine pousse certaines cellules de l'immunité à s'autodétruire et le fingolimod les paralyse. Les résultats des essais indiquent qu'ils diminuent la fréquence des poussées de 70 %, stabilisant les lésions cérébrales. Sur le plan des effets secondaires, ils s'accompagnent d'un risque infectieux non anodin, voire d'un léger risque accru (non démontré) de certains cancers : peau, ovaires, pancréas.

De nouveaux anticorps monoclonaux devraient bientôt être disponibles, notamment l' alemtuzumab (Campath) en 2012. Beaucoup plus efficace que l'interféron, il soulève de nombreuses questions quant à sa tolérance. Il pourrait provoquer de rares inflammations de la thyroïde ou une chute des plaquettes sanguines (indispensables à la coagulation). C'est pourquoi lui aussi, sera probablement réservé aux SEP sévères d'emblée, au moins dans les premières années de mise sur le marché.

Pour les malades présentant déjà des séquelles, la Fambridine (dalfampridine) a reçu une autorisation de commercialisation aux États-Unis (sous le nome commercial Ampyra) et ce pourrait être le cas en France en 2011. Indiqué chez les personnes ayant des troubles de la marche (et en l'absence d'insuffisance rénale), il agit en bloquant la fuite du potassium dans les fibres abîmées, afin de limiter la perte de l'influx nerveux.

L'idéal serait bien sûr de réparer la gaine du nerf lésé, poursuit le Pr Hautecœur, c'est pourquoi la recherche sur les cellules souches se poursuit, avec l'espoir d'y arriver enfin dans les cinq à dix ans à venir.»

Pour plus de détails, lire dans Le Figaro : Pistes multiples contre la sclérose en plaques

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