Le rapport 2011-2012 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), remis le 24 avril au premier ministre, porte cette année sur le risque de dérives sectaires dans les domaines de la santé et de l’accompagnement de la fin de vie (qui concernent 26% des signalements reçus par la mission) et sur "l’entrisme des mouvements sectaires en entreprise et dans la vie professionnelle" notamment par le biais de formations.

Ces mouvements à caractère sectaire, décrit Serge Blisko, président de la Miviludes, ne sont plus tant des grandes organisations que de "petits groupes centrés autour d'un individu qui impose sa loi aux adeptes".

"On appâte une personne, le plus souvent à un moment critique de sa vie, on l'amène peu à peu par d'insidieuses manœuvres psychologiques, accompagnées parfois de pressions physiques, à perdre son autonomie et son libre arbitre", explique-t-il, citant l'exemple des "reclus de Monflanquin", famille tombée sous l'emprise d'un escroc pendant des années et aujourd'hui ruinée.

Parmi les victimes d'abus figure un nombre croissant de "personnes âgées, fragilisées par l'âge, l'isolement, le deuil, la maladie, la perte des repères, l'altération des capacités physiques et intellectuelles. Ce ne sont pas tant des cibles à recruter que des sources potentielles de revenus et de capitaux".

"Par le biais de démarchages à domicile, de propositions, de discussion, d'aide à rompre la solitude, de distribution ou vente de documents pseudo religieux, ces mouvements, notamment les Témoins de Jéhovah, font un 'forcing' pour pénétrer chez les personnes âgées, s'insinuer dans leur intimité et, à terme, se substituer à la famille qui devient encombrante et se voit rejetée", décrit le rapport. "S'en suivent des tentatives de captations financières, des dons soutirés ou des legs de sommes plus ou moins importantes."

En ce qui concerne la vie professionnelle, la Mission relève particulièrement les risques dans le domaine de la formation professionnelle, en particulier celui du développement personnel.

Il existe en France des dizaines de milliers d’organismes de formation. Certains ont le statut d’entreprise, d’autres d’associations loi 1901. Le secteur est peu réglementé, explique Catherine Picard, présidente de l’Union nationale des associations pour la défense des victimes de sectes (Unadfi): "Il existe un agrément mais c’est seulement sur le volet administratif. Il n’y a aucun contrôle du contenu de la formation. N’importe qui peut se présenter demain comme formateur." Les exemples farfelus ne manquent pas.

Rapport de la Miviludes.

Photo : Remise du rapport par M. Serge Blisko , président de la Milivudes. Source: Matignon

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