L'impact négatif de l'obésité sur la sexualité semble plus important chez les femmes que chez les hommes, selon une étude publiée dans le British Medical Journal. Les femmes obèses ont plus de difficulté à trouver un partenaire sexuel que les hommes obèses et elles vivent aussi beaucoup plus de grossesses indésirées que les femmes de poids normal.

Nathalie Bajos de l'Inserm (1), Kaye Wellings de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et leurs collègues ont analysé les données de l'enquête sur les comportements sexuels des Français menée en 2006.
Leur analyse concernait 5535 femmes et 4635 hommes; 3651 femmes et 2725 hommes avaient un poids normal (indice de masse corporelle - IMC - de 18,5 <25), 1010 femmes et 1488 hommes, un surpoids (IMC de 25 - <30) et 411 femmes et 350 hommes, une obésité (IMC> 30). (Voyez quel est votre IMC).

Les femmes obèses, de tout âge, étaient moins susceptibles de 30% d'avoir un partenaire sexuel au cours des 12 derniers mois que les femmes de poids normal. Et, elles étaient trois fois plus nombreuses à rencontrer leurs partenaires sur Internet. Dans 67 % des cas, leur partenaire était aussi obèse (ou en surpoids), alors que les hommes obèses étaient 39 % à avoir une partenaire en surpoids ou obèse.

Quand elles avaient un partenaire, l'activité sexuelle et le degré de satisfaction des femmes obèses étaient identiques à ceux des femmes de poids normal. Elles étaient toutefois moitié moins nombreuses à considérer la sexualité comme une composante importante de leur équilibre personnel.

De leur côté, les hommes obèses étaient plus nombreux à souffrir de dysfonctionnements sexuels et, chez les plus jeunes, à contracter des infections sexuellement transmissibles. Ils étaient également moins susceptibles que les hommes de poids normal à déclarer plus d'un partenaire sexuel au cours de la même période.

La pression sociale et une plus faible estime de soi peuvent expliquer ces différences, considèrent les auteurs. "La stigmatisation est tellement forte pour les femmes obèses qu'il est logique qu'elles soient pénalisées aussi dans leur sexualité, et par exemple qu'elles rencontrent des difficultés à trouver un partenaire", considère la sociologue Nathalie Bajos.

(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale

Psychomédia avec sources: British Medical Journal, Le Monde.
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