A une semaine de la conférence internationale sur le sida (AIDS 2012) qui se tiendra à Washington du 22 au 27 juillet, des responsables de grandes organisations se disent optimistes quant à la possibilité de mettre fin à la pandémie grâce aux traitements antirétroviraux. Cette conférence, organisée tous les 2 ans, en est à sa 19e édition.

Renverser la tendance de la pandémie pour parvenir à une génération libérée du sida est le grand thème de la conférence, organisée cette année par l'American Foundation for AIDS research (AmfaR), à laquelle sont attendus plus de 20 000 participants et plusieurs personnalités.

Pour la Dre Diane Havlir de l'Université de Californie à San Francisco, co-présidente de la conférence, il est possible, pour la première fois, de pouvoir considérer "que nous sommes au début de la fin de la pandémie du Sida".

"Nous commençons à réaliser qu'il est possible de réellement agir sur l'infection et de changer la trajectoire de la pandémie" en "accélérant fortement la diminution de nouvelles infections", et ce, alors qu'il n'est pas encore possible de guérir la maladie, explique de son côté le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) américain.

Les médicaments antirétroviraux, permettent aux personnes infectées (qui doivent les prendre à vie) de rester relativement en bonne santé, rappelle-t-il. Et, les résultats d'essais cliniques publiés récemment ont montré leur efficacité pour prévenir l'infection chez des personnes séronégatives. Il se dit également encouragé par les progrès réalisés dans la recherche d'un vaccin, bien qu'il y ait encore un long chemin à parcourir avant qu'un vaccin atteigne le marché. Un vaccin candidat a montré une efficacité modeste dans un essai mené en Thaïlande en 2009, rapporte-t-il.

Des ONGs, telles que Médecins sans frontières, tempèrent cet optimisme en soulignant le manque de ressources et le prix trop élevé des médicaments. Plus de 7 millions de séropositifs ont accès à des antirétroviraux dans le monde, mais 8 millions en manquent cruellement, indique de son côté Sidaction.

Les défis sont nombreux pour atteindre l'accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements, un objectif qui a pourtant été réaffirmé en juin 2011 aux Nations-Unies. Car, au niveau mondial, le financement est de plus en plus incertain, souligne Sidaction. En 2010 et en 2011, il a baissé. Et ce, alors que le coût de la prise en charge des personnes infectées reste trop élevé dans les pays pauvres et que les prix des médicaments augmentent. Des progrès sont également à réaliser au niveau des législations et du soutien aux personnes exclues ou marginalisées.

Avant et pendant la conférence, une agence de presse francophone mise en place par Sidaction, membre du Comité de Coordination de la conférence, fournit des informations en français.

Psychomédia avec sources: Sidaction, Le Nouvel Observateur. Tous droits réservés.