Un groupe international, Writers Against Mass Surveillance, a mis en ligne une pétition contre la surveillance électronique de masse. Un collectif d'écrivains signataires ont publié une tribune dans Le Monde.

Ces écrivains sont le Prix Nobel Orhan Pamuk, J. M. Coetzee, Elfriede Jelinek, Günter Grass, Tomas Tranströmer, Juli Zeh, Marie Darrieussecq, Philippe Djian et Catherine Millet.

"Au cours des derniers mois", peut-on lire en introduction, "l'étendue de la surveillance de masse est devenue de notoriété publique."

"Quelques clics de souris suffisent à l'Etat pour accéder à votre portable, à votre boîte mail, à vos comptes sur les réseaux sociaux et à vos recherches sur Internet. Il peut suivre vos engagements politiques. En partenariat avec des sociétés Internet, il recueille et stocke vos données et il peut donc prédire vos habitudes d'achat et vos comportements."

"La surveillance viole la sphère privée et compromet la liberté d'opinion", souligne le texte. "La surveillance des masses traite chaque citoyen comme un suspect potentiel." Texte complet: Refusons la société de surveillance !

La liste complète des signataires (562 à ce jour) et la pétition se trouve sur le site change.org, intitulé A Stand for Democracy in the Digital Age.

Cette tribune survient alors qu'en France, mardi le 10 décembre, les sénateurs examinent en seconde lecture la loi de programmation militaire, adoptée par les députés le 3 décembre dernier dont l'article 13 fait l'objet "d'une vive polémique", rapporte le Le Nouvel Observateur.

"L'article 13 définit le régime d’accès aux données détenues par les fournisseurs d’accès Internet et les hébergeurs (YouTube, Dailymotion…). La version qui sera examinée (...) par les sénateurs autorise les agents du ministère de l'Economie et des Finances, de la police et de la gendarmerie à accéder directement aux données des internautes, de manière illimitée, sans recourir à un juge, et pour un vaste ensemble de motifs: lutte contre le terrorisme, la criminalité ou la délinquance organisée, et préservation du potentiel scientifique et économique de la France."

Par rapport aux textes existants, il s'agit d'une extension du nombre d'acteurs pouvant accéder aux données (jusqu'à présent réservées aux forces de l'ordre et aux services de renseignements), ainsi que des finalités permettant d'y avoir accès - jusqu'à aujourd'hui, seule la lutte contre le terrorisme le permettait.

La Fédération internationale des droits de l'Homme, notamment, dénonce ce projet de loi.

Psychomédia avec source: Nouvel Observateur, Le Devoir.
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