1 % de la population de la planète détient près de la moitié de la fortune mondiale, rappelle l'économiste américain Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001 et ancien économiste en chef de la Banque mondiale, dans son nouveau livre « La Grande Fracture : Les sociétés inégalitaires et ce que nous pouvons faire pour les changer » publié chez « Les liens qui libèrent ».

Si l'on mettait 80 multimilliardaires dans un autobus, il contiendrait une fortune équivalant à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité.

Aux États-Unis, le salaire moyen des hommes ayant un diplôme d'études secondaires (lycée) a diminué de 12 % dans les 25 dernières années ; et le salaire des PDG est passé de 30 fois le salaire du travailleur moyen à 300 fois.

Ces dernières années, les profits ont augmenté de manière disproportionnée face aux salaires, souligne Stiglitz. Cette distorsion du partage des revenus est source d’inégalité et affaiblit la croissance potentielle (car sans hausse des salaires, il n’y a pas de hausse de la consommation).

Mais les inégalités ne sont pas une fatalité, fait-il valoir. Elles sont le résultat de choix politiques injustes et de priorités mal choisies.

Il se penche sur les politiques successives de déréglementation irresponsables, de réductions d'impôts et allègements fiscaux pour les 1 % les plus aisés. La démocratie contemporaine, dit-il, est « plus proche d’un système d’un dollar, un vote que… d’une personne, un vote ».

Il critique « l'austérité destructrice qui déferle sur l'Europe ». Il a d'ailleurs, cet été, multiplié les interventions critiquant les conditions d'austérité imposées à la Grèce.

Il défend l’idée que le choix ne doit pas se faire entre la croissance et l'équité ; mais qu'il est possible de choisir les deux à la fois.

Des moyens pour réduire les inégalités sont nombreux : réforme du système de fiscalité (pour taxer les plus riches), réforme du financement des campagnes électorales, création de réglementations financières efficaces, investissements dans les infrastructures, l’éducation et la recherche…, car « si la politique a été la cause de nos problèmes actuels, ce n’est que par la politique que nous trouverons des solutions : le marché ne le fera pas tout seul ».

Stiglitz a aussi notamment publié « Le prix de l'inégalité » (2013) et « Le triomphe de la cupidité » (2010).

Psychomédia avec sources : Le Monde, Le Monde, Les liens qui libèrent, Wikipedia, Times Higher Éducation.
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