« Compte tenu des niveaux actuels d’inégalités et de mobilité intergénérationnelle sur l’échelle des revenus, au moins 5 générations (ou 150 ans) pourraient être nécessaires, en moyenne dans les pays de l'OCDE, pour que les enfants de familles modestes parviennent à se hisser au niveau du revenu moyen », selon un nouveau rapport publié par l'OCDE.

En France, 6 générations seraient nécessaires en moyenne. Au Canada, il faudrait 4 générations.

La mobilité sociale est en recul, selon le rapport. « Les personnes situées au bas de l’échelle sont désormais moins nombreuses à grimper les échelons, tandis que les plus riches conservent, dans une large mesure, leurs privilèges. »

« Dans les pays nordiques, cela pourrait prendre 2 à 3 générations seulement, tandis que dans certaines économies émergentes, ce processus pourrait se dérouler sur 9 générations ou plus. »

« Pour un grand nombre de personnes nées de parents peu qualifiés entre 1955 et 1975, la mobilité sur l’échelle des revenus était une réalité ; pour celles qui sont nées après 1975, elle s’est considérablement restreinte. »

« Sur la période des quatre ans étudiée par le rapport, 60 % environ des personnes situées dans la tranche des 20 % de revenus les plus bas s’y trouvent encore, tandis que 70 % de celles qui se trouvent au sommet s’y maintiennent au cours de la même période.

Parallèlement, sur quatre ans, un ménage de classe moyenne sur 7, et un ménage sur 5 dans les catégories plus proches des bas revenus, glisse vers la tranche des 20 % de revenus les plus modestes. »

L'OCDE propose certaines mesures.

« L’accroissement des investissements consentis dans les politiques de l’éducation, particulièrement des jeunes enfants, de la santé et de la famille permettrait d’offrir des conditions plus équitables aux enfants issus de milieux défavorisés et d’atténuer les effets qu’ont les difficultés financières de leurs parents sur leurs perspectives d’avenir.

L’accès à un logement de qualité à un prix abordable et aux transports et l’amélioration de l’urbanisme contribuent également à réduire les disparités entre les régions et la concentration des ménages défavorisés dans certaines zones urbaines.

On pourrait aussi renforcer la mobilité sociale en limitant l’évasion fiscale concernant l’impôt sur les successions et les donations, en élaborant des régimes fiscaux progressifs et adaptés, et en réduisant les exonérations fiscales.

Enfin, pour aider les personnes qui perdent leur emploi, et plus particulièrement les travailleurs faiblement rémunérés, il conviendrait de renforcer les filets de protection sociale et les dispositifs de formation, et de rattacher les droits aux individus plutôt qu’à l’emploi qu’ils occupent. »

Sur le site de l'OCDE : Ascenseur social : Où en est la France ? Ascenseur social : Où en est le Canada ?

Pour plus d'informations sur la sociologie et la psychologie des classes sociales, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : OCDE.
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