Le 3 mars à minuit se termine en France une consultation citoyenne de l'Assemblée nationale, mise en ligne le 4 février, sur la fin du changement d'heure.

Alors qu'à mi-parcours, le 18 février, près de la moitié de 93 000 participants optait pour le maintien de l’heure d’hiver, la balance penche maintenant pour le maintien de l'heure d'été, annoncent les médias.

Sur les 670 000 réponses recueillies jeudi soir, 55 % sont favorables au maintien toute l'année de l'heure d'été (UTC + 2).

Lors d'une consultation lancée par la Commission européenne à l'été 2018, 56 % des votants des pays européens, dont la France à 52 %, étaient favorables à conserver l'heure d'été contre 36 % pour l'heure d'hiver.

En maintenant toute l'année l'heure d'été, par exemple, en Bretagne le soleil ne se lèverait qu'à 10 heures du matin à la fin du mois de décembre.

Selon plusieurs sondages, indique l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, « une large majorité des Français (les trois quarts environ) seraient favorables à l’heure d’été. Profiter de la lumière du jour plus longtemps le soir est un plaisir largement partagé. À l’inverse, les éleveurs sont fréquemment favorables à l’heure d’hiver, plus proche du cycle du soleil et des rythmes naturels de leurs animaux. »

La consultation, précise l'association, ne contraint en rien le gouvernement. Elle « est supposée lui donner une idée de l’opinion des Français ».

Mais, « les modalités pratiques de cette consultation », estime-t-elle, « entachent sa crédibilité ».

« Malheureusement, ses modalités dénotent un manque de professionnalisme criant qui nuit à sa crédibilité. Les questions sont, pour beaucoup, mal posées.

Par exemple, il faut répondre sur une échelle de 1 à 10 sur l’importance qu’aurait pour le répondant d’une part le maintien du changement d’heure, d’autre part la fin du changement d’heure. En réalité il s’agit d’une seule et même question.

Plus ennuyeux puisque le principe de la réforme semble acquis et que la décision centrale porte sur l’heure qui va être en vigueur toute l’année, la question sur ce sujet est entachée d’un biais flagrant. “À l’évidence, personne ne souhaite passer à UTC +0 qui n’a jamais été en vigueur en France, remarque Grégory Caret, directeur de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir et spécialiste des sondages. Mais proposer cette option incite les répondants à préférer UTC +1 à UTC +2. C’est un biais bien connu : lorsqu’on propose trois options graduées, les gens ont tendance à sélectionner celle du milieu.”

Mais il y a plus grave : l’Assemblée n’ayant mis en place aucun moyen de bloquer les connexions multiples depuis une même adresse IP, chacun peut voter autant de fois qu’il le souhaite, en ouvrant une fenêtre de navigation privée ou en changeant de navigateur, par exemple. Or, il existe des partisans acharnés de l’une ou l’autre option, tout à fait capables de “bourrer les urnes”. De quoi affecter sérieusement la validité de la consultation. »

Heure d'été : décalage de 2 heures avec l'heure solaire néfaste pour la santé ?

Pour plus d'informations sur le changement d'heure et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Le Point, UFC-Que Choisir.
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