Dans un article paru sur le site Coach365.fr, Yvan Paquet, spécialiste de psychologie du sport, présente une hypothèse pour expliquer le fait que certains records du monde, comme celui de Beamon en saut en longueur établi aux jeux olympiques de Mexico en 1968, ont duré durant des années.

Certains records résistent, dit-il, comme s'il existait une "barrière psychologique" qu’il fallait dépasser. Comment une telle barrière psychologique pourrait-elle s'expliquer?

Une réponse, avance-t-il, pourrait reposer sur le concept de sentiment d’efficacité personnelle, introduit par le chercheur en psychologie Albert Bandura, qui désigne la croyance que l’on est capable d’atteindre le but que l’on s’est fixé.

De nombreuses études en psychologie ont montré une relation importante, rapporte-t-il, entre un sentiment d’efficacité personnelle élevé et les performances réalisées par des sportifs.

" ... le record de Beamon a été réalisé dans des conditions atmosphériques particulières et a tout de suite été qualifié d’imbattable, ce qui eut pour effet de diminuer le sentiment d’efficacité personnelle des autres athlètes face à ce record. Ils ne pensaient pouvoir battre ce record que dans des conditions aussi particulières que celle de Beamon.

... ils ne se croyaient donc pas capable d’atteindre le but qu’ils s’étaient fixés et avaient un sentiment d’efficacité personnelle faible. Ce n’est que bien des années plus tard que Lewis a montré que dans des conditions climatiques différentes, il était possible de s’approcher du record de Beamon.

Les athlètes ont ainsi commencé à croire qu’il était possible de le battre. La barrière psychologique commençait à se briser. Leur sentiment d’efficacité personnel par rapport à ce record a sans doute augmenté. Peu de temps après, le record est tombé sous les bonds de Powell."

Psychomédia Coach365.fr.
Tous droits réservés.