Selon une recherche sur la santé mentale après l'ouragan Katrina - réalisée par l'université Harvard et financée par le National Institutes of Mental Health - la proportion de gens souffrant d'un trouble mental parmi les survivants avait doublé cinq à huit mois après l'ouragan. Malgré cela, la plupart des survivants rapportaient sentir plus de sens à leur vie, de force, de rapprochement avec leurs familles et amis et d'appartenance communautaire.

L'ouragan Katrina, survenu le 29 août 2005, a tué environ 1800 personnes le long de la côte du Golf, inondé 80% de la ville de New Orleans et déplacé environ 800 000 personnes.

La proportion de la population souffrant de troubles mentaux était passée de 16% avant Katrina à 31% après. Parmi eux, un tiers souffraient de troubles comme la dépression majeure, le trouble panique, l'anxiété et le stress post-traumatique.

Selon la recherche, près de 85 % des survivants ont vécu les pertes de leur revenu, de leur maison ou d'autres pertes financières; plus du tiers ont vécu une adversité physique extrême et près de 23% ont vécu une adversité psychologique extrême.

Environ 25% rapportaient faire des cauchemars concernant leur expérience. Pour les gens qui demeuraient à New Orleans cette proportion atteignaient près de 50%.

Toutefois "une proportion extraordinaire des gens interrogés disaient que malgré la tristesse par rapport à leurs pertes et l'anxiété pour l'avenir, ils sentaient qu'ils avaient des liens plus forts avec leurs proches et leur communauté que ce qu'ils avaient connu auparavant. 88.5% des répondants disaient avoir développé un sentiment plus profond de sens et de but à leur vie. Parmi eux, la proportion de gens ayant des idées suicidaires avait diminué comparativement à avant l'ouragan.

Les chercheurs ont comparé leurs résultats à ceux d'une enquête sur la santé mentale réalisée dans la même région par le gouvernement fédéral en 2001-03. Ils projettent d'interviewer les mêmes 1043 survivants pendant 7 ans afin de suivre leur évolution. "Il y a beaucoup d'espoir pour le futur, dit l'auteur. Mais il y a aussi un risque de "burnout". À la vue de ces résultats, dit-il, on se demande si l'espoir va être là à long terme si les attentes relativement élevées des gens ne sont pas rencontrées."

Le journal Le Monde rapporte qu'un an après l'ouragan, les propriétaires de maisons inondées n'ont encore rien touché du gouvernement mais qu'un accord a finalement été conclu en juillet : les particuliers percevront 150 000 dollars pour réparer ou pour construire ailleurs en Louisiane.

Le journal dresse également un tableau de la situation: La ville comptait 484 000 habitants, elle n'en a plus que 217 000. Les Noirs formaient 67 % de la population, ils sont aujourd'hui 57 %. Seule la moitié de La Nouvelle-Orléans a l'électricité ; 6 des 9 hôpitaux sont fermés ; 54 des 128 écoles publiques vont rouvrir à la rentrée ; 17 % des bus fonctionnent, 23 % des crèches et un tiers des magasins d'alimentation. 240 km de digues ont été refaites au niveau d'avant Katrina. Elles ne sont pas garanties contre un ouragan de catégorie 5.

PsychoMédia avec sources:
World Health Organization's "Bulletin, a peer-reviewed journal.
Le Monde, 30 août 2006.