Aider les gens ayant vécu un traumatisme:

Il est généralement admis que plus l'intervention ou l'aide apportée est précoce, meilleures sont les chances de prévenir l'apparition du stress post-traumatique ou de l'atténuer.


Aider un proche:

Il est important d'offrir une grande disponibilité d'écoute, de s'intéresser à ce que la personne a éprouvé, afin de lui permettre de s'exprimer et de ventiler. Ne jugez pas. Vous aiderez ainsi la personne à accepter ses réactions, ce qui réduit le risque qu'elle développe de la culpabilité.

Il est aidant aussi d'informer (si vous le pouvez) sur les réactions possibles, ce qui rend ces dernières moins inquiétantes.

Dans la mesure du possible, réduisez les sources de stress pour la personne (par exemple, au besoin, protégez-la des média). Aidez-la à se sentir en sécurité. Aidez-la à s'accorder des moments de relaxation et de détente. Demandez-lui ce qui lui ferait du bien.


Aider un groupe ou une collectivité:

Dans le cas d'événements traumatiques impliquant une collectivité ou un groupe de gens, il peut être aidant que soit organisée une session de "debriefing" où les gens peuvent ventiler, partager ce qu'ils ont vécu, être informés des réactions possibles, être informés de bonnes sources sur l'événement, être rassurés, être conseillés sur les bonnes stratégies d'adaptation pour maximiser les chances de bien se rétablir, sur les choses à éviter, etc.

Il est à noter que les recherches remettent en question l'efficacité du debriefing pour prévenir le développement du stress post-traumatique, ce qui n'exclut pas qu'il soit aidant à d'autres niveaux. (Voir à ce sujet Efficacité du "debriefing" pour prévenir le stress post-traumatique remise en question)

Si vous vivez un stress post-traumatique:

Après un événement traumatique, parlez-en, ne restez pas seul. Si l'événement a fait plusieurs victimes, il est bon d'en parler avec les autres victimes assez rapidement pour s'aider les uns les autres à "digérer" l'événement. Il se peut que des gens, même des proches, ne comprennent pas vos réactions. Ne vous laissez pas trop déranger par cela. Il est difficile de s'imaginer comment on peut réagir quand on n'a pas vécu une telle expérience.

Acceptez vos réactions et le fait que vous êtes affecté. Prenez soin de vous, essayez de vous détendre et de vous distraire. Faites ce que vous aimez. Évitez le stress supplémentaire, dans la mesure du possible. L'effet du stress est cumulatif. Essayez de créer de bonnes conditions pour vous rétablir.

Évitez d'abuser de l'alcool et les drogues qui peuvent amplifier certains symptômes.

Essayez de réduire l'impact de vos symptômes (irritabilité, colère, retrait émotionnel, etc.) sur vos relations familiales. Faites comprendre à votre conjoint et à vos enfants qu'ils ne sont pas en cause.

Soyez patient. Laissez-vous le temps de récupérer. Si les symptômes diminuent en intensité et en fréquence après quelque temps, vous êtes sur la bonne voie.


Quand est-il préférable de consulter ?

Si les symptômes persistent après quelque temps, nuisent à votre fonctionnement ou à vos relations, il serait préférable de consulter un médecin et/ou un psychologue.

Un médecin pourra éventuellement vous prescrire une médication pouvant être efficace pour soulager certains symptômes. Par exemple, lorsqu'une insomnie importante perdure trop longtemps, la personne devient de moins en moins en possession de ses moyens et une médication devient la solution la plus efficace. Par ailleurs, un psychologue peut vous aider de différentes façons à surmonter les symptômes de stress post-traumatique.


Aide apportée en psychothérapie

Mentionnons que les victimes d'un traumatisme sont parfois éligibles à des indemnités qui couvrent les consultations psychologiques s'il s'agit d'un accident de la route (SAAQ, Société d'assurance automobile du Québec), d'un accident de travail (CSST) ou d'un acte criminel (IVAC, Indemnisation des Victimes d'Actes Criminels). Certains employeurs offrent également un programme d'aide aux employés.

Voici différents objectifs qui peuvent être poursuivis en psychothérapie:

· Rassurer en informant sur la symptomatologie (car cette dernière, peu connue, peut être inquiétante et décourageante), ce qui augmente la tolérance à une souffrance normale dans les circonstances et aide à réduire le risque de dépression;

· Permettre d'exprimer ce qui a été vécu pendant l'événement: ce qu'on a vu, pensé, ressenti. Il n'est pas facile d'exprimer un vécu aussi intense et il est souvent nécessaire d'avoir l'occasion d'en parler à plusieurs reprises pour réussir à partager ce vécu. Les gens nous ont souvent exprimé qu'ils jugeaient inapproprié, après un certain temps, de continuer à raconter l'événement et leurs réactions à leurs proches. Selon certaines théories, le récit de l'événement pourrait amener une habituation et une désensibilisation qui favoriseraient une réduction de la reviviscence (flash-back, cauchemars, etc.). D'autres théories mettent l'accent sur l'intégration cognitive (ce qui a trait à la compréhension) qui favoriserait également la réduction des symptômes de reviviscence.

· Aider à mieux comprendre la nature et la logique des symptômes de stress post-traumatique qui sont des réactions adaptatives à la situation extrême mais dysfonctionnelles dans le quotidien, ce qui favorise leur réduction.

· Aider à intégrer cette expérience au niveau de ses croyances, de sa vision de la vie, de soi et des autres ainsi que de ses valeurs (ses priorités, les choses que l'on trouve importantes), remettre en question certaines idées inadaptées qui peuvent s'être développées (par ex. la surestimation du danger, la surgénéralisation, etc.).

· Enseigner des habiletés d'adaptation, telles que des techniques de relaxation, des techniques de contrôle de l'hyperventilation (manifestations physiques de l'anxiété), des stratégies de gestion des émotions telles l'anxiété, la dépression, la culpabilité, la colère, des stratégies de résolution de problèmes et de communication (afin de réduire les difficultés familiales), etc..

· Aider au besoin la personne à surmonter les peurs qui se sont développées, à diminuer les évitements qui nuisent à son fonctionnement dans divers domaines (par une technique de désensibilisation graduelle, par exemple).

· Prévenir les comportements d'adaptation inefficaces (évitements qui favorisent le développement de phobies, abus d'alcool, de drogue et de médicaments, détérioration des relations interpersonnelles, dysfonctionnement au travail, etc.).