La consommation excessive de boissons énergisantes pourrait jouer un rôle dans le déclenchement des phases maniaques ou dépressives chez des personnes atteintes d'un trouble bipolaire (auparavant appelé maniaco-dépression) et de problèmes de toxicomanies, selon une hypothèse de chercheurs en psychiatrie de l'Université de Montréal qui rapportent trois cas dans la revue Bipolar Disorders.

"C'est un phénomène que nous observons depuis plusieurs années. Nous avons des patients qui présentent une humeur stable et ne consomment plus de substances psychotropes et qui, subitement, revivent des hauts et des bas", remarque Élie Rizkallah, étudiant à la maîtrise, coauteur avec le Pr Stéphane Potvin.

Quand on les questionne, dit-il, ils rapportent souvent avoir consommé de grandes quantités de boissons énergisantes dans les jours précédents. Or, ces boissons contiennent d'importantes doses de caféine, un "psychostimulant qui module la transmission de la dopamine comme le font aussi les drogues telles que la cocaïne et les amphétamines", souligne le chercheur.

Jusqu'à récemment, une seule canette de boisson énergisante pouvait contenir l'équivalent de cinq tasses de café. Au mois d'octobre, Santé Canada a imposé une limite de 180 mg de caféine par canette, soit environ un café moyen. Une intoxication à la caféine survient avec une consommation de 250 mg et plus, précise le chercheur.

Un article publié dans la revue Pediatrics en février dernier mettait aussi en garde contre la dangerosité possible de ces boissons pour les enfants et les adolescents particulièrement ceux qui sont atteints de diabète, prédisposés aux convulsions, qui ont des anomalies cardiaques ou des troubles de l'humeur (tel que le trouble bipolaire) ou de comportements. La consommation de boissons énergisantes est aussi liée à une plus grande consommation d'alcool, indiquait une étude publiée en 2010.

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