Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC), caractérisé par des compulsions ou des rituels pour limiter l'anxiété causée par une obsession, toucherait environ 3% de la population.

Le traitement classique est la thérapie cognitivo-comportementale, qui se base en partie sur l'exposition et la prévention de la réponse: la personne s'habitue progressivement aux situations qui lui sont insoutenables. Mais environ 40 % de la clientèle refuse ou abandonne ce traitement, surtout les personnes les plus gravement atteintes qui sont incapables de tolérer l'exposition.

Depuis 1996, Kieron O'Connor de l'Université de Montréal développe et teste une thérapie qui vise uniquement la cognition, la thérapie basée sur les inférences (TBI), qui s'avère efficace avec tous les types et degrés de gravité de TOC.

Le problème à la source du TOC n'est pas une phobie mais plutôt le doute obsessionnel, explique le chercheur. Les personnes atteintes ne s'appuient pas suffisamment sur leurs sens, dit-il. Leur imagination l'emporte sur leur perception. Une personne qui se demande toujours si la porte est bien verrouillée ne s'attardera pas à des détails concrets comme le bruit du loquet. Elle se fiera plutôt à un raisonnement ou une histoire interne, telle que “Un ami n'a pas fermé sa porte à clé et s'est fait voler”.

En 10 étapes, le thérapeute amène la personne à distinguer le doute obsessionnel du doute normal, à reconnaitre les arguments personnels qui justifient le doute et les compulsions, à construire une autre histoire s'appuyant sur la réalité et les sens, à comprendre que le doute est issu de son imagination couplée à un raisonnement obsessionnel.

En 2009, Kieron O'Connor et son équipe ont publié une étude de cas clinique qui comparait la TBI avec d'autres approches comme celle de l'exposition et de la prévention de la réponse. La TBI s'est avérée plus efficace. Récemment, Kieron O'Connor et Frederick Aardema ont fait paraitre une recherche confirmant que la TBI aidait bel et bien à résoudre le doute obsessionnel et diminuait l'anxiété et l'état dépressif.

Les résultats préliminaires d'une autre étude démontrent que 70 personnes sur 100 qui ont entrepris cette thérapie ont amélioré leur état à un point tel qu'elles ne sont plus considérées comme ayant besoin d'un traitement.

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