"L'indicateur national des violences urbaines confirme un sentiment né ces dernières semaines, au gré de quelques agressions de policiers fort débattues : les violences contre les forces de l'ordre et, plus généralement, les représentants des services publics (pompiers, personnels de santé, etc.) sont en hausse de 30 % au mois de septembre par rapport à août, un mois traditionnellement calme dans les cités en raison des vacances.
(...) Si les estimations mensuelles nécessitent toujours d'être prudents dans l'analyse, elles sont confirmées par d'autres chiffres.

(...) Une tendance se dessine depuis la rentrée : la violence se déplace des cibles matérielles aux cibles humaines. Les incendies de poubelles et de biens publics ont ainsi baissé de 10 % en septembre ; le nombre d'incendies de voitures semble aussi se tasser depuis la fin juin (près de 3 200 faits en septembre, contre 3 100 en août).

En revanche, les jets de projectile ont augmenté de 30 %, de même que les rodéos urbains, qui servent souvent d'appât pour faire entrer les forces de l'ordre dans les cités (près de 510 faits en septembre). Derrière ces statistiques, les spécialistes policiers perçoivent une délinquance plus dure, mieux organisée, sans pour autant tirer de conclusions définitives sur la multiplication des agressions contre les policiers." (1)

"Syndicats de policiers, associations et élus s'inquiètent des risques d'une nouvelle explosion à dix jours de l'anniversaire du début des émeutes d'octobre-novembre 2005. En quatre semaines, trois incidents sérieux ont mis aux prises policiers isolés, dont certains ont été blessés, et jeunes agresseurs: le 19 septembre aux Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne), le 1er octobre dans la cité des Musiciens aux Mureaux (Yvelines), le 13 octobre à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

(...) Après l'agression d'Epinay-sur Seine, des policiers ont dénoncé une recrudescence de la violence à leur encontre. L'Observatoire national de la délinquance a recensé une hausse de 9,78 % des violences contre les "dépositaires de l'autorité" (policiers, gendarmes, pompiers, enseignants), d'octobre 2005 à septembre 2006.

Ce lundi, lors d'une rencontre à Matignon avec M. de Villepin, des associations ont dit être "un peu inquiètes" au vu des "tensions dans les quartiers", a rapporté Hassan Ben M'Barek (collectif Banlieues respects). Ali Aïssaoui (Union nationale des initiatives républicaines) met en cause "des provocations" mutuelles, et avertit que si la présidentielle "ne propose un débat que sur l'immigration et les sans papiers nous serons tous perdants". (2)

Le bilan de l’Observatoire national de la délinquance, un organisme statistique qui dépend du ministère de l’Intérieur montre une tendance est très marquée : les « atteintes volontaires à l’intégrité physique », qui incluent les agressions, les vols avec violence, mais aussi les violences conjuguales et familiales, sont en nette hausse, de 6,2%.

"Les violences «gratuites», c'est-à-dire sans intention de vols, sont en hausse de 9,4% par rapport à septembre 2005. Une augmentation quasiment trois fois plus rapide que l’année dernière : entre octobre 2004 et septembre 2005, elle n’était que de 3,6%. Elles touchent particulièrement les personnes dépositaires de l’autorité publique, les policiers mais aussi les pompiers ou les facteurs, avec une hausse de 9,7%. Plus de neuf agressions physiques (sans intention de vol) sur dix touchent un de ces dépositaires. (3)

Sources:
http://www.lemonde.fr, 16 oct 2006
http://www.7sur7.be, 16 octobre 2006
http://www.lefigaro.fr, 16 oct. 2006

Voyez également

- Projet de loi: Durcissement des mesures contre les mineurs délinquants (France)
- Lien entre cannabis et violences dans les banlieues ?
- Violence physique envers les femmes: des statistiques (France)

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