Les personnes âgées ayant pris du ginkgo biloba pendant plusieurs années n'ont pas obtenu un ralentissement du déclin cognitif comparativement à celles prenant un placebo dans une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Le ginkgo biloba est largement commercialisé et utilisé avec l'espoir d'améliorer, prévenir ou retarder des troubles cognitifs associés au vieillissement et aux maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer. Mais les données provenant d'essais cliniques de grande envergure concernant ses effets sur le fonctionnement cognitif à long terme font défaut.

Beth E. Snitz de l'Université de Pittsburg (États-Unis) et ses collègues ont analysé les résultats de l'étude Ginkgo Evaluation of Memory (GEM) (1) pour déterminer si le ginkgo b. a ralenti le déclin cognitif chez des personnes âgées qui avaient une cognition normale ou un déficit cognitif léger (2) au début de l'étude.

Cette étude a précédemment montré que le ginkgo b. n'était pas efficace pour réduire le risque de maladie d'Alzheimer ou d'autres démences.

Elle a été menée avec 3069 personnes, âgées de 72 à 96 ans, résidant dans la communauté. Elles étaient assignées au hasard à prendre deux fois par jour une dose de 120 mg d'extrait de ginkgo b. ou un placebo d'apparence identique. Elles étaient suivies 6.1 ans en moyenne. Les évaluateurs ignoraient quel produit avait reçu chaque participant. Il s'agit de la plus grande étude utilisant cette méthodologie rigoureuse à date.

Les résultats n'ont indiqué aucun effet de l'extrait de ginkgo b. sur le changement cognitif global et sur les domaines spécifiques tels que la mémoire, le langage, l'attention, les capacités visuospatiales et les fonctions exécutives (planification, prise de décisions, etc.). Aucune différence n'était par ailleurs constatée en fonction de l'âge, du sexe, de l'ethnie ou du niveau cognitif au début de l'étude.

"En somme, nous n'avons trouvé aucune indication que le ginkgo b. ralentit le déclin cognitif chez les personnes âgées. Ces résultats sont cohérents avec de plus petites études précédentes qui portaient sur la prévention du déclin et la facilitation des performances cognitives ainsi qu'avec l'analyse Cochrane, réalisées en 2009, des études publiées à date sur le sujet", disent les auteurs.

(1) Plus grande étude à date, financée par le National Center for Complementary and Alternative Medicine et le National Institute on Aging.

(2) Le déficit cognitif léger est un état intermédiaire entre l'état cognitif normal dû à l'âge dans lequel est présent un certain niveau d'oubli et un état où des déficits plus prononcés progressent souvent vers la maladie d'Alzheimer. Il est caractérisé par des oublis légers, des difficultés de langage et d'autres problèmes cognitifs qui sont observables mais n'interfèrent pas avec les tâches de tous les jours.


Psychomédia avec source:
Eurekalert