L'étude HIALINE (Health Impacts of Airborne Allergen Information Network), menée sur 3 ans par des chercheurs de 11 pays européens, visait à déterminer la variation naturelle de la teneur en allergènes des trois principales causes des allergies saisonnières en Europe: le pollen du bouleau, des graminées (gazon, ivraie, pâturins, blé, seigle, orge, avoine, roseaux, maïs…) et de l'olivier afin de mettre en oeuvre un système de prévision des allergènes.

L'allergénicité des pollens évolue en fonction de la période de l'année et de la région, car les pollens produisent des quantités différentes de composés protéiniques qui déterminent la réaction immunitaire allergique.

Jeroen Buters et ses collègues ont étudié le lien entre la concentration de pollens et la quantité d'allergènes libérés: le Bet v 1 pour le bouleau, le Phl p 5 pour les graminées et Ole e 1 pour l'olivier.

Si la concentration de pollens est étroitement liée à la quantité d'allergènes libérés, il existe des écarts entre certains jours et certaines stations de mesure. La quantité d'allergènes libérés peut être jusqu'à dix fois supérieure pendant les journées «intenses» qu'à d'autres moments.

Les écarts les plus importants ont été observés pour les pollens de graminées. Avec un taux d'allergènes Phl p 5 sept fois supérieur, les pollens de graminées étudiés en France étaient plus agressifs que ceux du Portugal. Les écarts étaient moindres pour les pollens de bouleau.

Dans les deux stations de mesure des oliviers, situées à seulement 400 kilomètres de distance, le niveau des allergènes était 4 fois supérieur à l'un des emplacements. "Dans la station de mesure située au Portugal, nous avons trouvé une forte concentration de l'allergène Ole e 1, même si on n'observait guère de pollen dans l'air au Portugal à cette époque. Nous avons réalisé quelques calculs météorologiques et nous avons conclu que l'allergène provenait d'Espagne, où les pollens présentent un potentiel allergisant beaucoup plus élevé", explique les chercheurs.

Cette étude pourrait permettre d'améliorer les traitements: "En associant les mesures des allergènes, les prévisions en matière de concentrations de pollen dans l'air et les données météorologiques, nous pouvons améliorer considérablement les modèles allergiques utilisés jusqu'à présent", ex plique le Pr Buters.

Les protéines allergènes qui constituent les éléments déclencheurs des allergies pourraient être utilisées pour les traitements par hyposensibilisation dans lesquels la personne s'habitue à l'allergène sur une longue période.

Cette étude a été financée par l'Agence exécutive de l'UE pour la santé et les consommateurs.

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