Des chercheurs ont rapporté une avancée importante vers le développement d'un test sanguin pour le diagnostic précoce, avant l'apparition des symptômes incapacitants, de la maladie d'Alzheimer.

Une équipe de chercheurs, principalement de l'Université Standford, a développé un test qui identifie les gens ayant un diagnostic de la maladie

avec une précision de 90%, et qui prédit quelles personnes ayant des pertes de mémoire légères vont développer la maladie 2 à 6 ans plus tard avec une précision de 80%.

Ces résultats sont considérés prometteurs mais préliminaires par les experts. Ils doivent être validés dans des études à plus grande échelle.

Actuellement, la maladie est diagnostiquée au moyen d'une batterie de tests mentaux et autres, dont l'interprétation des résultats dépend du jugement du médecin.

Par ailleurs, les traitements actuels de la maladie ne sont pas très efficaces. La véritable utilité d'un test de diagnostic précoce viendra avec l'apparition de médicaments capables de ralentir ou arrêter la progression de la maladie et qui seraient utilisables, de préférence, avant que les capacités cognitives ne soient trop diminuées. Plusieurs traitements sont actuellement testés.

Plusieurs efforts ont été réalisés pour trouver des marqueurs précoces de la maladie dans le sang, l'urine, le liquide cérébrospinal, le mouvement des yeux et les technologies d'imagerie cérébrale.

Les résultats les plus probants jusqu'à maintenant concernent un test portant sur deux protéines du liquide cérébrospinal utilisé dans certains pays d'Europe, selon Dr. Dennis Selkoe de l'Université de Harvard.

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Mais un test sanguin serait beaucoup plus pratique. Un tel test n'est possible que si la maladie conduit à des changements à l'extérieur du cerveau qui peuvent être détectés dans le sang.

Des études animales ont indiqué que le cerveau affecté par la maladie d'Alzheimer envoie des signaux au système immunitaire, explique Dr. Tony Wyss-Coray, auteur principal de la recherche.

Son équipe a donc décidé, plutôt que de considérer toutes les protéines dans le sang, de se centrer sur celles impliquées dans la communication entre les cellules, espérant ainsi intercepter les communications reliées à la maladie.

En mesurant la quantité de 120 protéines impliquées dans les communications entre cellules, il s'est avéré que 18 d'entre elles permettaient de distinguer les échantillons sanguins provenant des gens ayant la maladie.

Selon le chercheur, étudier les communications entre cellules pourrait être un moyen de développer des tests diagnostics pour d'autres maladies. Et comprendre pourquoi les niveaux de ces 18 protéines sont différents chez les personnes souffrant d'Alzheimer pourrait fournir une meilleure compréhension de la maladie.

Le chercheur espère rendre le test disponible pour des fins de recherches au cours de l'année prochaine. Mais même si ces résultats préliminaires sont validés, il faudra probablement attendre quelques années avant qu'un test soit approuvé pour l'utilisation clinique.

Source: New York Times

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