Voyez également: Alzheimer: 4 médicaments inutiles, dangereux et coûteux (syndicats de médecins, fév. 2011)

Après le Mediator, un prochain scandale à venir est celui des médicaments contre la maladie d'Alzheimer, estime le médecin écrivain français Christian Lehmann dans un entretien publié sur Mediapart et sur son blog, dont voici quelques extraits.

"Je dirai clairement ce qui apparaît en filigrane depuis au moins dix ans dans le British Medical Journal, dans le New England Journal of Medecine, dans la revue Prescrire : les médicaments anti-Alzheimer coûtent des sommes criminelles à la sécurité sociale, à côté desquelles le Mediator c'est du pipi de chat."

"Ces médicaments ne retardent pas l'entrée en établissement spécialisé des patients atteints, ces médicaments n'arrêtent pas leur dégradation. A peine ont-ils permis à certains items sur certains tests d'être un peu meilleurs pendant un bref moment, et ils peuvent entraîner des accidents vasculaires cardiaques et cérébraux graves. On est devant une machine à côté de laquelle le Mediator, ce n'est pas grand-chose même si beaucoup de gens en ont pris."

" (...) on pourra dans quelques années, mais il faudra dix ans, décrypter le document de la Haute autorité de santé sur les anti-Alzheimer qui est sorti il y a un an et demi, un document qui a amené la revue Prescrire à attaquer violemment la Haute autorité de santé sur le conflit d'intérêts de ses experts."

"Le document sur les anti-Alzheimer (de la HAS) est obligé de reconnaître qu'ils ne ralentissent pas l'entrée en établissement, qu'ils n'améliorent pas les possibilités cognitives des patients mais, dit-il dans un langage extraordinaire, ils permettent de les mettre dans la filière gériatrique, et à cette filière de fonctionner. Autrement dit, pour que demain la dépendance puisse être un juteux marché pour les assurances privées surtout ne mettons pas en cause un médicament qui donne l'illusion aux gens d'être traités, quand ce qui importe autour d'un patient Alzheimer, c'est la qualité de l'accompagnement humain."

Lire l'entretien sur le blog de Christian Lehmann

Notons que l'Exelon (rivastigmine) de Novartis Europharm a été plusieurs fois cité parmi les médicaments dangereux ou inefficaces depuis l'éclatement de l'affaire du Mediator. Administré pour les formes légères de la maladie d’Alzheimer, ce médicament jugé peu efficace entraîne des troubles neurologiques et cardiaques. Un risque d’interactions médicamenteuses existe aussi, pouvant conduire au décès.

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