Les antidépresseurs sont liés à un risque accru d'être responsable d'un accident de la route, selon une étude française publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry et rendue publique par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ex-Afssaps.

Ludivine Orriols et Emmanuel Lagarde ont, avec leur collègues de l'Inserm (1), mis en relation les données de remboursement des médicaments de l’Assurance Maladie et celles recueillies par les forces de l’Ordre relatives à plus de 70 000 conducteurs impliqués dans un accident.

Près de 35 000 accidents responsables étaient comparés à 38 000 accidents non responsables. 2,936 (4.0%) conducteurs avaient une prescription d'au moins un antidépresseur en vigueur au moment de l'accident.

Une telle prescription était liée à une augmentation de 34% du risque d’accident. Une analyse plus détaillée montre que cette augmentation se produit au moment de l'initiation du traitement (49%) et d'une modification telle qu'un changement de dose ou de molécule (32%). L'étude ne permet pas de déterminer dans quelle mesure ce risque accru est lié aux antidépresseurs ou à la dépression elle-même, les difficultés de concentration et la fatigue figurant parmi les symptômes.

En 2010, les premières analyses de cette étude avaient établi que près de 3 % des accidents sont attribuables à une consommation de médicaments et montré la pertinence de la classification en trois niveaux élaborée en 2005, le risque principal provenant bel et bien des médicaments de niveaux 2 et 3 qui sont essentiellement des anxiolytiques, des hypnotiques, des antiépileptiques et des antidépresseurs. Arrivaient en tête, les benzodiazépines (utilisés comme anxiolytiques et somnifères) liés à un risque doublé.

Les antidépresseurs sont classés de niveau 2 (pictogramme orange) qui indique des effets délétères qui dépendent des personnes et peut, dans certains cas, remettre en cause la conduite. Le niveau 3, auquel appartiennent la plupart des médicaments psychotropes, indique des effets qui rendent la conduite automobile dangereuse et formellement déconseillée.

Les médicaments de niveau 2 et 3 peuvent affecter les capacités de conduite du fait d'une somnolence, de modifications du comportement, de vertiges, de troubles de la coordination, de troubles de la vue….

(1) (Institut national français de la santé et de la recherche médicale)

Psychomédia avec sources: ANSM, Journal of Clinical Psychiatry. Tous droits réservés.