Bien que les personnes qui arrêtent de fumer demeurent toujours à risque de décès plus élevé que celles qui n'ont jamais fumé, arrêter aux alentour de la cinquantaine réduit considérablement ce risque, selon une étude publiée dans la revue The Lancet.

Kirstin Pirie de l'Université Oxford et ses collègues ont analysé des données concernant plus d’un million de femmes qui étaient âgées de 50 à 65 ans au moment où elles ont été recrutées, entre 1996 et 2001.

20 % d’entre elles fumaient régulièrement, 28 % étaient des ex-fumeuses et 52 % n’avaient jamais fumé. Ces femmes ont été recontactées 3 ans et 8 ans plus tard pour vérifier si elles avaient cessé de fumer (ce qui était le cas, respectivement, de 23% et 44% des fumeuses).

La mortalité était beaucoup plus importante pour les femmes qui fumaient. Chez celles qui le faisaient toujours trois ans après leur recrutement, la mortalité était trois plus élevée que chez celles n’ayant jamais fumé. Même celles qui fumaient moins de dix cigarettes par jour avaient un taux de mortalité deux fois supérieur.

Mais cesser de fumer avait un effet important: celles qui avaient cessé entre 25 et 34 ans s’évitaient 97 % de la surmortalité due au tabagisme; celles qui l'avaient fait entre 35 et 44 ans, 90 %; et celles qui l'avaient fait entre l’âge 45 et 54 ans, 67 %. Celles qui réussissaient à arrêter de fumer avant 40 ans gagnaient ainsi près de 10 ans de vie.

La surmortalité était principalement attribuable à des maladies causées par le tabagisme, telles que le cancer du poumon, l’insuffisance pulmonaire chronique, la maladie cardiaque ou l’accident vasculaire cérébral. Mais aussi à d'autres causes: sur les 30 causes de décès les plus fréquentes, 23 étaient plus élevées chez les fumeuses.

Les femmes qui ont fumé toute leur vie adulte réduisaient statistiquement leur espérance de vie d’environ 11 ans. 53 % des fumeuses décédaient avant l’âge de 80 ans, contre 22 % des non-fumeuses.

Psychomédia avec sources: Le Devoir, Medpage Today. Tous droits réservés.