Alors qu'un enfant sur 156 est atteint d'autisme ou de syndromes apparentés en France, selon les derniers chiffres de l'Inserm, un sondage OpinionWay révèle que le corps médical pense qu'il y en aurait seulement un sur 1000. Commandée par Autisme France et Autistes Sans Frontières, l'étude a été menée avec 100 pédiatres et 100 médecins généralistes. Ces résultats sont dévoilés à une semaine de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme (initiée par l'ONU en 2008), qui se tiendra le 2 avril.

L'autisme serait actuellement diagnostiqué à l'âge de six ans en moyenne, alors que les cliniciens, selon l'Inserm, disposent d'un ensemble de symptômes précoces qui permettent de le repérer dans les dix-huit premiers mois de l'existence, rapporte le Figaro.

Des témoignages, rapportés par le Figaro, illustrent comment les choses se passent. Stéphanie, maman d'Hugo, 10 ans, atteint de la maladie, "n'admet pas qu'on l'ait «baladée» pendant des années. «On a diagnostiqué mon fils un peu avant ses six ans, raconte-t-elle. Forcément, quand une consultation de pédiatre ne dure pas plus d'un quart d'heure, que votre enfant ne se roule pas par terre avec les yeux fixes et en bavant, les médecins vous disent que tout va bien, qu'il faut arrêter de s'inquiéter de tout et de rien, et les années s'enchaînent sans que vous trouviez d'oreille médicale pour vous entendre.» Pour Frédéric, papa d'un petit garçon autiste, l'absence de formation dans le cursus des médecins et le peu d'information communiquée sur la maladie s'ajoutent à «une culture psy envahissante et culpabilisante». «La première question qu'on m'a posée après avoir confié mes soupçons à mon pédiatre, c'est : tout va bien dans votre couple ?», se souvient-il, encore décontenancé."

"Psychiatre et chef de clinique à l'hôpital Debré où il a une consultation sur l'autisme, le Dr Baudoin Forgeot d'Arc, cité par Le Figaro, convient que «beaucoup de professionnels de l'enfance ont tendance à mettre ça sur le compte des parents et du rapport psychologique et affectif qu'ils entretiennent avec leur enfant ou leur conjoint» (approche, souvent psychanalytique, dont la désuétude est décriée par les associations). En outre, dit-il, «si les non-spécialistes méconnaissent la prévalence de la maladie, comme l'indique le sondage, c'est aussi parce que ses chiffres n'ont cessé d'évoluer en 20 ans, passant de 1 cas sur 20 000 à près d'un cas sur 100», précise-t-il."

À une semaine de la Journée mondiale, l'association Léa pour Samy lance la campagne d'information "Vaincre l'Autisme" du 25 mars au 7 avril afin de sensibiliser le grand public au dépistage précoce de la maladie. Selon le président de cette campagne, l'espoir des familles et des associations réside dans le plan autisme 2008-2012 lancé par Roselyne Bachelot et Valérie Létard. Ce plan serait la base d'un développement pour dépasser les retards considérables de la France.

Illustration: Campagne Vaincre l'autisme

Psychomédia avec sources:
Le Figaro, vaincrelautisme.org