Dans ses recommandations de bonnes pratiques concernant l'autisme et les troubles envahissants du développement (TED), qui seront rendues publiques le 6 mars mais dont Libération a pu prendre connaissance, la Haute autorité de santé (HAS) exclut la psychanalyse et la "psychothérapie institutionnelle" dans le traitement de l'autisme à la faveur des prises en charge comportementales et éducatives.

Sous la rubrique "interventions globales non recommandées ou non consensuelles", on peut lire, selon Libération: "L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle".

Le rapport de la HAS, affirmerait aussi une "opposition formelle" à l'utilisation du packing. (Mentionnons au passage que l'un des défenseurs de cette pratique, le Pr Pierre Delion du CHU de Lille, sera devant l'Ordre des médecins de Lille le 16 février suite aux actions juridiques menées par l'association Vaincre l'autisme qui invite à cette occasion à manifester contre cette pratique.)

"Le désaveu de la psychanalyse est une victoire acquise de haute lutte", a indiqué à l'Express Danièle Langloys, présidente de la fédération Autisme France, qui fait partie du groupe de travail qui a élaboré les recommandations de la HAS.

"Les psychiatres psychanalystes ont fait la guerre aux familles pendant trente ans", dit-elle. "Beaucoup de parents, trop isolés, ne connaissent pas leurs droits et sont encore terrorisés à l'idée de s'opposer aux médecins qui suivent leur enfant. Mais la nouvelle génération, mieux informée, est plus radicalisée que la précédente. Elle est entrée en résistance et défend le libre choix, quant à la manière d'éduquer les enfants".

Illustration : Le divan de Freud

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