Deux différentes classes de médicaments disponibles sous forme générique et peu dispendieux, les inhibiteurs de l'aromatase et les biphosphonates, sont efficaces pour réduire les risques de récidive du cancer du sein à un stade précoce chez les femmes ménopausées, selon deux études britanniques publiées dans la revue médicale The Lancet.

Les inhibiteurs de l'aromatase (1), une classe récente d'hormonothérapie, empêchent l'action stimulante des hormones telles que l'estrogène sur les cellules cancéreuses. Ces médicaments visent les tumeurs « hormonosensibles », soit 80 % des cancers du sein.

Mitch Dowsett de l'Institute of Cancer Research de Londres et ses collègues ont analysé les données de 9 études incluant un total de 30.000 participantes. Les inhibiteurs de l'aromatase réduisait le risque de récidive d'environ un tiers (30 %) comparativement au traitement hormonal standard par tamoxifène (Nolvadex…). Elle réduisait le risque de mourir d'un cancer du sein d'environ 15 % au cours des dix ans suivant le début du traitement. Comparativement à aucun traitement hormonal, le risque de décès dans les 10 ans était réduit de 40 %.

Mais ce traitement présente des effets secondaires tels que bouffées de chaleur, douleurs articulaires, fatigue et perte osseuse qui peuvent rendre l'adhésion au traitement difficile.

Les biphosphonates sont des médicaments indiqués contre l'ostéoporose afin de réduire la perte osseuse et réduire les complications osseuses chez les personnes atteintes d'un cancer avancé. Les os sont le site où les cellules du cancer du sein se répandent le plus fréquemment. Elles peuvent y être dormantes pendant quelques années puis se répandre dans d'autres parties du corps. Les biphosphonates, changeant l'environnement osseux, peuvent le rendre moins susceptible d'accueillir ces cellules.

Richard Gray de l'Université d'Oxford et ses collègues ont analysé 26 essais impliquant près de 20.000 femmes. Des traitements de 2 à 5 ans réduisaient de 28 % le risque de métastases osseuses chez les femmes ménopausées et de 18 % le risque de décès dans les dix ans. Ils avaient cependant peu d'effets chez les femmes n'ayant pas atteint la ménopause.

Ces deux traitements, souligne le Professeur Gray qui a participé aux deux études, sont de surcroît « complémentaires » puisque le principal effet secondaire des inhibiteurs de l'aromatase est la perte osseuse contre laquelle les bisphosphonates agissent.

(1) Des inhibiteurs de l'aromatase sont l'anastrozole (Arimidex), le létrozole (Femara) et l'exémestane (Aromasine).

Psychomédia avec source : The Lancet.
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