La dépression de type persistant, c'est-à-dire chronique ou caractérisée par des épisodes à répétitions, semble liée au statut professionnel, selon une étude française publiée dans la revue Molecular Psychiatry.

Maria Melchior et ses collègues de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont analysé les données concernant 12 650 personnes de la cohorte GAZEL qui regroupe des employés d'EDF/GDF, suivies pendant 13 ans.

Par rapport aux personnes qui occupent un emploi de cadre, celles qui travaillent comme ouvrier ou employé, ainsi que celles qui travaillent dans une catégorie socioprofessionnelle intermédiaire, avaient un risque 2 à 4 fois plus élevé de développer une dépression persistante.

Les chercheurs ont également vérifié si le lien entre position socioéconomique et dépression est expliqué par l'effet de facteurs personnels tels que l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle, la situation familiale, l’état de santé général, des évènements de vie, la consommation de tabac et/ou d'alcool.

Chez les hommes ces facteurs contribuaient moins au lien entre niveau socioéconomique et dépression que chez les femmes (18 % pour les hommes et 48 % pour les femmes).

  • Une étude publiée en 2010 montrait également que les traitements de la dépression étaient moins efficaces chez les employés des classes socio-économiques les plus défavorisées. Autant les médicaments antidépresseurs que la psychothérapie interpersonnelle et la psychothérapie cognitivo-comportementale amélioraient moins les symptômes de dépression chez les travailleurs et les personnes plus pauvres que chez les personnes appartenant à la classe moyenne.

  • Une étude précédente menée avec la cohorte GAZEL avait aussi montré un lien entre absences du travail pour raisons psychiatriques et risques de mortalité prématurée, en particulier par suicides.

Psychomédia avec source: Inserm.
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