En plus de causer l'obésité, les aliments riches en gras peuvent entraîner des réactions chimiques dans le cerveau qui s'apparentent à celles liées aux drogues et aux addictions, ce qui favorise la dépression à mesure que les effets s'atténuent, selon une étude québécoise publiée dans International Journal of Obesity.

Ces réactions impliquent le neurotransmetteur dopamine qui remplit une fonction dite de récompense en provoquant un sentiment de réconfort, encourageant ainsi l'adoption certains de comportements.

Comme c'est le cas pour les personnes dépendantes à la drogue, expliquent les chercheurs, un cercle vicieux s'installe, dans lequel les sentiments d'euphorie associés à la nourriture sont utilisés comme une façon de combattre la dépression.

Stéphanie Fulton et Sandeep Sharma de l'Université de Montréal ont mené cette étude sur des souris. Celles qui étaient nourries avec des aliments riches en gras montraient des signes d'anxiété (évitant les espaces ouverts) et de dépression (faisant moins d'efforts pour s'échapper lorsqu'elles étaient prises au piège). Leurs cerveaux étaient aussi physiquement altérés par l'expérience: la CREB, une molécule qui contribue à la formation des souvenirs étaient beaucoup plus activée. Ces souris présentaient aussi des niveaux plus élevés de corticostérone, une hormone liée au stress.

Une étude espagnole menée avec près de 9000 personnes, publiée en avril dernier, montrait que celles qui se situaient dans le quintile consommant le plus d'aliments gras et transformés avaient un risque de dépression accru de 51% comparativement à celles qui se situaient dans le quintile inférieur.

La même équipe avait montré dans une étude publiée en 2011 que les types de gras de l'alimentation influençaient le risque de dépression. Les gras saturées et les gras trans augmentaient le risque alors que les gras polyinsaturés (oméga-3) et l'huile d'olive le diminuaient.

Par ailleurs, des études ont montré un lien entre obésité et tendance à l'addiction.

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