Des chercheurs, dont les travaux sont publiés dans la revue Anesthesiology, ont identifié un composé, l'hydroxynorkétamine (HNK), qui peut traiter les symptômes de la dépression aussi efficacement et rapidement que la kétamine, sans les effets secondaires indésirables liés à cette dernière.

L'HNK pourrait aussi être utile dans le traitement de maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson, indiquent les chercheurs.

La kétamine est un médicament anesthésiant. Elle est aussi illégalement utilisée comme drogue récréative sous le nom de spécial K ou vitamine K. L'HNK est l'un des nombreux composés produits lorsque la kétamine est métabolisée dans le corps.

L'utilisation de la kétamine pour le traitement de la dépression est limitée parce que le médicament est administré par voie intraveineuse et peut produire des effets indésirables tels que des hallucinations et la sédation jusqu'au point de l'anesthésie, explique Irving Wainer du National Institute on Aging à Baltimore, coauteur.

Avec ses collègues, il a mené cette étude avec des rongeurs qui ont reçu des doses intraveineuses de kétamine, de HNK et d'un autre composé produit par le métabolisme de la kétamine, la norkétamine. Les effets de stimulation de certains circuits cérébraux étaient examinés après 20, 30 et 60 minutes.

La HNK, comme la kétamine, non seulement produisait des effets antidépresseurs puissants et rapides, mais stimulait des voies de neuro-régénération et initiait la croissance de neurones.

La HNK, disent les chercheurs, semble aussi présenter plusieurs avantages par rapport à la kétamine, étant 1000 fois plus puissante, n'agissant pas comme agent anesthésique, et pouvant être prise oralement.

De manière surprenante, disent-ils, la HNK réduit aussi la production de D-sérine, un composé présent dans le corps, dont la surproduction est associée à des maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson.

L'HNK contribue aux effets anti-dépresseurs de la kétamine chez les animaux, sans produire une sédation ou une anesthésie, ce qui en fait une alternative potentielle intéressante aux antidépresseur chez l'humain, concluent les chercheurs.

Il faudra attendre quelques années pour que cette découverte mène éventuellement à la mise sur le marché d'un médicament.

Pour plus d'informations sur la kétamine pour le traitement de la dépression, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source: American Society of Anesthesiologists
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