Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le risque de diabète de type 2 est plus élevé avec la consommation de sodas "light" ("diète") qu'avec celle de sodas sucrés "normaux", selon une étude française publiée dans l'American Journal of Clinical Nutrition.

Françoise Clavel-Chapelon et Guy Fagherazzi de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont analysé des données concernant 66 188 femmes de la cohorte E3N (1) suivies pendant 14 ans.

Celles qui consommaient des boissons "light" avaient une consommation plus grande que celles qui consommaient des boissons sucrées "normales" (2,8 verres/semaine contre 1,6 en moyennes).

Mais, à quantité égale, le risque de diabète était plus élevé pour les boissons "light" que les boissons sucrées "non light". Il était supérieur de 15% pour une consommation de 0,5 L/semaine et de 59% pour 1,5 L.

Quant aux effets des jus de fruits 100% pressés, aucune association avec le risque de diabète n’a été constatée.

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer l’augmentation de risque associée aux boissons sucrées : elle pourrait tout simplement être expliquée par le fait que ces boissons n'apportent pas suffisamment de satiété pour se substituer aux aliments solides. Leurs calories s’ajoutent donc aux calories des solides. D’autre part, les sucres contenus dans ces boissons entrainent un pic d’insuline, et des pics à répétition peuvent engendrer une résistance à l'insuline. La consommation de boissons sucrées augmente aussi le risque de surpoids. Mais un lien entre la consommation de boissons sucrées et le diabète était constaté indépendant de la corpulence.

Pour ce qui est des boissons "light", l’aspartame, qui est un des principaux édulcorants utilisés, induirait une augmentation de la glycémie et du taux d’insuline comparable à celle engendrée par le sucrose.

Des études supplémentaires sur les effets des boissons sucrées "light" sont nécessaires pour confirmer ce résultat, soulignent les chercheurs.

(1) L'étude E3N, ou Etude Epidémiologique auprès de femmes de la MGEN (Mutuelle Générale de l'Education Nationale), est une étude de cohorte prospective portant sur environ 100 000 femmes volontaires françaises nées entre 1925 et 1950 et suivies depuis 1990. Elles remplissent des questionnaires tous les 2 à 3 ans. L'E3N est la composante française de l'étude européenne EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and nutrition) coordonnée par le Centre International de Recherches sur le Cancer (CIRC) portant sur 500 000 européens, hommes et femmes, dans 10 pays.

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