Voici venu le temps de passer à l'heure d'hiver: ce week-end pour l'Europe et le week-end prochain pour l'Amérique du Nord. La perspective de passer plus de temps à la noirceur ne plaît généralement pas, mentionnait cette semaine un spécialiste dans un article du British Medical Journal plaidant pour le maintien de l'heure d'été.

À mesure que l'hiver approche et que les jours raccourcissent, plusieurs ressentent une baisse de l'humeur qui prend l'ampleur, chez certains, de la dépression saisonnière. Un effet généralement attribué au manque d'ensoleillement.
En affectant des hormones comme la mélatonine et des nutriments comme la vitamine D, la lumière exercerait un impact important sur le corps, l'esprit et le comportement. Et, la couleur de la lumière pourrait également avoir un impact, selon une récente étude belge publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

La lumière bleue favoriserait le traitement cérébral des émotions. Or l'exposition à la lumière bleue est moins importante en hiver qu'en été. Une étude menée en Angleterre en 2009 montrait que, durant les mois d'été, la lumière bleue représentait 40 % de la lumière absorbée par les gens en début de soirée et seulement 26 % au cours des mois d'hiver. Le manque de lumière bleue en hiver pourrait ainsi être lié à la baisse de l'humeur et à la dépression saisonnière, considère Gilles Vandewalle de l'Université de Liège.

Avec ses collègues, il a montré, au moyen d'images de l'activité du cerveau, que le traitement des émotions chez des volontaires était favorisé par la lumière bleue comparativement à une lumière verte. Le chercheur fait l'hypothèse que la réponse du cerveau associée à la lumière bleue pourrait aider à s'adapter aux défis émotionnels plus facilement, ce qui aiderait à réguler l'humeur sur le long terme.

Une étude américaine, publiée en février 2010 dans la revue Neuroendocrinology Letters, montrait de son côté que le manque de lumière bleue du matin modifiait le rythme circadien chez les adolescents.