Enfant de pervers narcissique

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Tu es très courageuse Claire :)

#38 Posté le (anonymement)
Je ne sais pas combien de temps cela fait que tu as écrit ton témoignage, ni même où tu en es actuellement dans ta vie, mais je tiens à te dire que tu es très courageuse de t'exprimer sur le sujet. Je n'ai que 19 ans et pourtant j'ail'impression d'en avoir vecu des choses... et nos tranches de vie se ressemblent ! J'ai beaucoup de mal à en parler autour de moi car si on admet facilement qu'un relation de couple peut-être toxique, on admet moins souvent que l'un de nos parents (où les deux) peuvent être eux-aussi toxiques. Et je dois dire que mes précédentes tentatives pour crever l’abcès (auprès de professionnels, j'insiste) se sont malheureusement révélées inutiles voire destructrices. J'ai mis beaucoup de temps à prendre du recul et à m'apercevoir que quelque chose n'allait pas. Au fil des années, j'ai mis des mots sur l'état de mon père. Je me souviens d'une enfance heureuse, à la campagne, enfin c'est ce que j'ai cru pendant longtemps car parfois des bribes de cette enfance: Je devais être très jeune quand j'ai commencé à entendre mon père insulter ma mère. Vers l'âge de sept ans je me souviens répéter de temps en temps "je veux me tuer.", ce qui a valu la visite d'assistante sociale et des rendez-vous chez une psychologue. J'étais une enfant très mature mais avec le recul je me rend compte que c'est parce qu'il n'y avait pas de différence entre le travail de mes parents et la famille, quoi qu'il arrive on discutait boulot et argent à table. Ma mère a cessé de travailler à son compte en tant que vétérinaire quand j'ai eu cinq ans, à partir de ce moment-là, j'ai très souvent sû me garder seule et puis cette tendance c'est généralisé, nous étions souvent obligés de rester tout les quatre à la maison, et nous devions rester dans nos chambre lorsque mon père invitait ses relations de travail car ces monsieur étaient "dangereux" d'après nos parents. Pas facile quand j'était jeune d'inviter des ami(e)s, mon père se montrant souvent grossier avec les invités et n'acceptant pas les joies de l'enfance. Pas d'activités en famille non plus, ni de vacances, pas beaucoup d'activité extra-scolaire à part les entrainement de foot (sport qu'il apprécie grandement). Quand je suis entrée au collège j'ai pris conscience que les insultes envers mes frères, ma soeur et moi n'étaient pas normal.Un jour, mon père a violemment poussé mon frère à terre et lui a donné de violent coup de pieds car il n'avait pas encore fait ses devoirs. Parallèlement, je n'ai pas compris pourquoi ma mère défendait bec et ongles mon père. Avec le temps, j'ai compris que c'était son seule moyen de protection, quitte à ce que ça nous face du mal. C'est très complexe ce genre de relations et d'ailleurs j'ai beaucoup de mal à dialoguer avec ma mère car j'ai du mal à lui faire confiance (éternelle question "de quelle camp est-elle). Ne faisant pas du tout confiance à mes parents, je n'ai jamais réussi à accepter une quelconque autorité et je me suis toujours fixé mes propres limites. En cinquième tout s'est accéléré pour moi, mes premières crises d'angoisses, toutes les semaines, un jours ne pouvant plus respirer correctement ma mère m'a emmené au urgences mais la médecin de services m'a pris pour une comédienne. Plus tard mon père a vidé ma chambre pendant mon absence et j'ai retrouvé toutes mes affaires dans une benne. Depuis je suis très très attaché à mes objets c'est presque maladif, si on me prive de mes affaires je suis angoissée. Quelques temps plus tard, j'ai dit à une amie que j'était une bombe à retardement, elle n'a pas compris. J'ai dit à la CPE que ça n'allait plus, mais rien n'a changé pour moi, quelque jours plus tard et après plusieurs appel au secours j'ai fait une TS, puis été interné à l’hôpital pour syndrome dépressifs. Ne plus avoir de contact avec mes parents m'a donné beaucoup de répit mais le plus dur restait à faire. Je='ai beaucoup culpabilisé de mon geste car j'ai divisé ma famille. Mes grands-parents clamaient qu'ils n'avaient jamais élevé mon père comme ça, mon père me disait que c’est lui qui m'a sorti de ma dépression et ma mère a appelé mon problème "une petite bricole". J'ai revu une psy qui préférait discuter avec moi de mes amies plutôt que du vrai problème: mon père. Nous avons eu la visite d'assistantes sociales, qui ont tenté d'amorcer une séparation entre mes parents en douceur et à l'amiable, sans succès car si mon père clame qu'ils veut que ma mère prennent "ses clic et ses clacs", je sais bien qu'il ne peut vivre sans elle. S'en est suivi des années "relativement calmes" jusqu'au jours où il a fallu que je choisisse mon orientation pour le lycée. Le lendemain du rendu de la feuille de choix, dont on avait énormément discuté auparavant avec ma mère, discussion que mon père refusait de prendre part, mon père a appelé ma prof principale et a changé tout mes choix sans m'en informer. Je devais aller dans une section artistique, dans un collège publique, choix qu'il a remplacé par un lycée où je ne voulait pas aller. Heureusement je n'ai pas été accepté, mais j'ai finalement été dans un autre lycée, un privée où je ne me suis pas sentie à mon aise. Je tiens à précisé que pendant tout ce temps, mon père continuait à nous insulter chaque jours, et asseyait son pouvoir sur le fait que sans son argent nous n'étions rien (ma mère n'étant plus indépendante financièrement, clamant à nos seuls amis qu'elle était sous tutelle, surveillant les compte en l'accusant de dépenser de l'argent alors qu'elle s'occupe simplement des courses, tentant parfois de bloquer les comptes car il a une procuration dessus). Arrive le moment où j'ai dû choisir mes études et faire un choix cornélien qui m'affecte de jour en jour. Je n'ai jamais abandonné mes ambitions artistiques et j'ai décidé de faire une école de stylisme. Bien sûr l'école étant privée, je savais que cela allait coûter de l'argent. La question ne s'est même pas posé: fière de son patrimoine et de sa réussite, mon père a tout de suite accepté. Même sis je suis très heureuse d'avoir eu l'opportunité de faire cette école, avec le recul, je sais que c'est précisément à ce moment-là que j'aurait dû fuir quitte à abandonner mes ambitions. Car, comme ma mère, je suis devenue dépendante financièrement de mon père, qui a maintenant quasiment le droit de vie ou de mort sur moi. Car il me paie tout, il n'y a pas d'aide de l'état pour cette école. C'est toujours très dur de lui demander de l'argent et il arrive souvent à mes parents "d'oublier" de m'envoyer de l'argent pour l'achat des tissus ou même loyer, argent que je draine sur mes économies (destinés "normalement" à me payer mon permis ou m'aider pour mon entré dans la vie active). Quand mon père s'est rendu compte de mes dépenses (seulement alimentaires, et de fournitures d'école: je m'interdis de sortir, me fait très peu plaisir, ce qui ne m'aide pas moralement ni socialement), il m'a accusé de passer mon temps à mentir. Actuellement j'ai le droit aux doux surnoms de connasses, poufiace, grosse truie. Quand je lui ai demandé calmement pourquoi il m'insultait il m'a répondu tout aussi posément et de manière réfléchie "pour t'humilier". C'était un choc. Quand je repars vers mon appartement, impossible de ma détendre car mon père est très souvent violent et n’hésite pas à menacer de mort sa famille il m'a déjà dit "j'aurai dû te laisser mourir au fond d'un caniveau", à ma mère "je vais te finir à coup de pelle dans la gueule", à mon frère "Je vais te fracasser la tête". Mon père a aussi une fâcheuse tendance à brûler nos affaires quand nous partons plus de quelque jours: livres, machine à coudre, papier administratifs, souvenirs, photos, collections, vêtements, vaisselle tout y passe, c'est pour cette raison que je ne m'éloigne jamais de la maison sans mes objets, mon ordinateur, argent ou mes papier, ma musique...
Depuis quelques temps, je me sens devenir une mauvaise personne, pleine de haine,je me fais peur à moi-même sans compter les idées noires qui reviennent. Mon père m'accuse de faire couler sa ferme et de gâcher les futurs études de mes frères et soeurs, ils ne veut d'ailleurs plus payer mes études ce qui va surement m'obliger à prendre un prêt et veut laisser ma mère payer celles de mon frères avec ses seules allocations... Je culpabilise beaucoup et ma mère ne cesse de me dire de "foutre le camp" en sanglot en me répétant que c'est pour mon bien. Mais j'ai beaucoup de mal à admettre qu'il me faudra quitter tout ça, c'est une relation étrange que j'ai avec cette famille, à la foi je sais qu'elle est très très toxique pour moi et à la foi je ne peux me résoudre à abandonner mes frères et soeurs qui commencent déjà à ressentir les effets de la perversité du système familiale. Mais il y a cette personne noire en moi qui me dit chaque jours, que je n'ai qu'à les laisser "crever" et me sauver, qu'il n'y a plus rien à faire pour eux (ça peut paraître très choquant je le conçoit j'ai moi-même du mal à accepter que cette pensée viennent de moi), il y a aussi cette personne noire qui souhaite la mort purement et simplement de mon père et ce par tout les moyens (destruction financière, psychologique) et plus inquiétant encore ma propre destruction non pas parce que j'ai envie d'en finir mais seulement pour l'anéantir et réparer mes erreurs. Quand j'en ai parlé à mon médecin il m'a simplement dit :" mais au fond ton père tu l'aimes". Oui je suis obligée de l'aimer car je suis dépendante de lui, c'est mon seule sentiment.
Certains ici diront que je suis ingrate, c'est vrai que j'admet que de lui laisser payer mes études est une énorme erreur et je m'en veut continuellement. Parfois j'ai cette pulsion de m'enfuir et de ne plus laisser de nouvelles, rien que pour disparaître et oublier mes erreurs? J'ai souvent la sensation d'être piéger dans mon propre labyrinthe sans trouver la sortie.
Désolée pour la longueur, je pense qu'il y a tellement à dire....
Rachel

bonjour Claire

#37 Posté le (anonymement)
je comprend se que tu vis car mon père est également un pervers narcissique... j'ai 15ans et mon père est comme le tien, il est peut être moins stricte que le tien par rapport au fait qu'il essaye pas de controler toute ma vie mais plutot celle de ma mère... il est violent avec ma mère moralement et physiquement... avec moi et mon frère il est très manipulateur et parfois destructeur mais il nous a jamais touchée. enfin presque... je me reconnaissais parfaitement dans la lettre que tu a écrit. Je te conseil d'aller voir un spécialiste à qui tu pourra en parler cela te fairait du bien et pourrait te permettre de te reconstruire petit à petit. On ne peut rien faire contre un pervers narcissique, il ne changera jamais, ne se remettra jamais en cause. la seule chose que l'on peut faire c'est s'écarter le plus possible de lui... je te souhaite bon courage à toi et à toute ta famille.
ps: dsl si je fais trop de fautes d'orthographes :$

Seules les personnes qui ont vécu cela peuvent comprendre !

#35 Posté le (anonymement)
Bonjour Claire,
Je comprends tellement bien ce que tu vis... d'abord, courage, ça s'arrêtera, je veux dire qu'un jour tu partiras de chez tes parents. Il faut que tu en parles à des psy, il connaissent bien les mécanismes des pervers. Même si au début, on a aussi l'impression qu'ils ne nous croient pas, car ils demandent plein de détails. Tu vas trouver des solutions pour te protéger, et ensuite te reconstruire. Les pervers existent mais il y a aussi plein de gens supers qui t'écouteront et t'aideront.
Pour ma part, je ne suis pas enfant de PN, mais ex conjoint, que j'ai fui. J'ai passé 14 ans avec lui, et suis séparée depuis 11 ans. J'ai réussi à m'en sortir et me reconstruire. Mais le problème est que nous avons eu 2 enfants ensemble. Et aujourd'hui, je ne sais pas trop comment les aider. Ma fille de 18 ans va très mal, mais elle ne comprend pas ce qu'il lui arrive. Personne ne la croit (sauf moi), elle déborde de culpabilité, elle a honte de penser du mal de son père, et ses grands-parents paternels en rajoutent en la culpabilisant. Son père donne de lui une image extraordinaire, c'est insupportable, elle n'a le droit de rien choisir, jamais le droit de changer d'avis, il lui fait peur, il a toujours raison, ne se trompe jamais, la dévalorise en apparté comme ça quand elle se plaint personne ne la croit... Quand elle m'en parle, elle m'en veut ensuite car je dis du mal de son père.
Aurais-tu des idées ? je ne suis pas une mère PN, mais je suis complètement démunie, comment l'aider ? Elle vit en grande partie chez moi, mais son père l'oblige aussi à aller chez lui.
Bon courage à toi, la vie est pleine de rebondissements, et... elle est bien faite !
je t'embrasse
Anna

Mon dieu que je te comprends

#34 Posté le (anonymement)
Bonjour Claire, je me suis retrouvée dans ce que tu as écris. Si tu veux parler, qu'on s'entraide, sa serrais avec plaisir. Je sais que seules les personnes ayant vécu ça peuvent vraiment comprendre.
Solenne.