Après l’annulation, il y a trois semaines, par le Conseil d’État de sa recommandation sur le diabète, la HAS (Haute Autorité française de santé) a décidé de retirer d’elle-même sa recommandation pour le traitement de la maladie d’Alzheimer qui était également visée par un recours en annulation devant le Conseil d’État déposé par le Formindep (Association pour une formation et une information médicales indépendantes) à la fin 2009. Le Formindep reprochait à la HAS de ne pas respecter ses propres règles de gestion des liens d’intérêts des experts consultés lors de l'élaboration de ces recommandations.

Le Formindep soulignait en 2009 que la prescription de médicaments spécifiques à la maladie d’Alzheimer, dont l’efficacité est contestée, est jusqu’à six fois plus importante en France que dans d’autres pays.

La HAS annonce la publication de nouvelles recommandations début 2012 pour le diabète et courant 2012 pour Alzheimer.

La HAS élabore des recommandations de bonnes pratiques qui "décrivent les soins les plus adaptés à un patient, compte tenu de l'état actuel des connaissances et des pratiques médicales". Elles "s'imposent aux médecins car elles ont un caractère normatif et sont souvent paroles d'évangile", indiquait le docteur Philippe Foucras, président du Formindep, en 2009. Les enjeux commerciaux sont énormes.

En février dernier, deux syndicats de médecins généralistes, MG France et Union généraliste, dénonçaient le remboursement par la Sécurité sociale de médicaments inefficaces, voire dangereux, contre la maladie d'Alzheimer. « Tous les essais cliniques ont démontré que les médicaments anti-Alzheimer n'amélioraient pas de façon significative l'état de santé des patients », résumait Claude Leicher, président de MG France.

Quatre médicaments sont commercialisés en France pour freiner le déclin des fonctions cérébrales des personnes atteintes de la maladie. Trois sont des anticholinestérasiques : le donépézil (Aricept), la galantamine (Reminyl) et la rivastigmine (Exelon). Le quatrième est un dérivé de l'amantadine, la mémantine (Ebixa). "Le donépézil a un effet modeste et transitoire (quelques mois) chez environ 10 % des patients", indiquait la revue Prescrire en 2008. "L'efficacité des 3 autres médicaments n'est pas meilleure. À long terme, un essai comparatif randomisé d'une durée de 3 ans a montré que le donépézil ne retardait ni l'entrée en institution ni la perte d'autonomie chez les malades atteints d'une forme légère à modérée de la maladie d'Alzheimer", résumait la revue."

Psychomédia avec source: HAS
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