Des chercheurs britanniques, dont les travaux sont publiés dans le Journal of Neuroscience, ont identifié un anticorps qui bloque, chez la souris, la désintégration des synapses (espaces de communication entre les cellules nerveuses) causée par les processus de la maladie d'Alzheimer.

La maladie est notamment caractérisée par la formation de plaques anormales de protéines bêta-amyloïdes sur les synapses, ce qui entraîne une perte de transmission des messages entre les cellules.

Patricia Salinas de l'University College London et ses collègues ont découvert que des anticorps qui bloquent l'action d'une protéine, la Dkk1, qui est libérée par ces plaques, suppriment complètement l'effet toxique de ces dernières sur les synapses.

Des niveaux anormalement élevés de protéines Dkk1 sont constatés dans les biopsies de cerveaux de personnes décédées de la maladie.

Dans cette étude, les cellules nerveuses exposées à l'anticorps demeuraient en santé, sans désintégration de leurs synapses. Ce qui confirme le rôle de la Dkk1 qui pourrait être ciblée par des traitements.

Parce que les processus de la maladie sont amorcés plusieurs années avant que les symptômes ne se manifestent, ces résultats soulèvent la possibilité de protéger les synapses avant l'apparition des symptômes.

La chercheuse et son équipe travaillent avec une compagnie de biotechnologie pour développer une molécule qui bloquerait la DKK1. Un obstacle majeur est la barrière sang-cerveau qui empêche les substances nocives de pénétrer dans le cerveau. Elle estime que 10 ans pourraient être nécessaires avant qu'un médicament issu de ces travaux soit disponible.

Il y a quelques semaines, des travaux de chercheurs français portant sur un autre anti-corps étaient publiés. Le vaccin, qui prévenait la perte de mémoire chez la souris, agissait en stimulant le système immunitaire contre les agrégations de protéine Tau. Ces agrégations sont une autre caractéristique de la maladie. L'un des auteurs, Luc Buée de l'Inserm, estimait que le traitement de la maladie devrait reposer sur une double vaccination: contre les protéines Tau et contre les protéines bêta amyloïdes.

Illustration : Cellules nerveuses et synapse

Psychomédia avec sources: University College London, The Independant. Tous droits réservés.