L’Ordre national des pharmaciens et l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) mettent le public en garde contre les dangers et les risques du trafic de médicaments contrefaits.

Un médicament sur dix vendu dans le monde est un faux. Dans les pays en voie de développement, ce chiffre grimpe à un sur quatre. Cette contrefaçon est "une vraie

menace pour la santé publique", déclare Jean Marimbert, directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

A ce jour, aucun cas de contrefaçon de médicament n’a été notifié dans le circuit pharmaceutique en France. Toutefois, les douanes françaises interceptent des colis de ces faux médicaments en transit et, à nos portes, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en République Tchèque, des cas ont été découverts dans le réseau de distribution des médicaments.

La libre circulation des produits dans l’Union et l’importation parallèle légale des médicaments appellent à une vigilance accrue des pharmaciens, à tous les stades de la chaîne pharmaceutique.

Si, jusqu'à présent, aucun faux médicament n'a été découvert dans une pharmacie de France, ils sont très présents sur internet. L'Afssaps considère que les gens ne devraient pas prendre le risque d'y acheter des médicaments.

"La seule garantie apportée par les sites Internet, c’est que le compte bancaire de l’acheteur sera débité", souligne le président de l'Ordre des pharmaciens, Jean Parrot.

L'OMS et l'Afssaps avaient déjà mis en garde, en 2006, contre l'achat de médicaments contrefaits qui, dans les pays industrialisés passent surtout par des sites internet douteux sur lesquels 50% des médicaments vendus seraient des contrefaçons. Ces médicaments peuvent, au mieux, ne contenir aucun agent actif ou, au pire, contenir des substances hautement toxiques.

Au-delà des dangers de la contrefaçon, l'Afssaps mettait aussi en garde en 2006 contre les dangers de l'automédication pour les médicaments normalement vendus avec une ordonnance médicale. En France, la vente en ligne n'est pas autorisée pour les produits nécessitant une ordonnance. Mais des sites opérant la plupart du temps depuis l'étranger, passent au travers du filet de la sécurité sanitaire nationale. Parmi les médicaments les plus exposés sur le Web, on retrouve les tranquillisants, les stéroïdes ou les stimulants sexuels.

Les 72 000 pharmaciens exerçant sur le territoire français ont reçu, le 18 mai dernier, un guide élaboré conjointement par l’Ordre et l’Afssaps rappelant l’état des lieux et le contexte général de la contrefaçon qui représente environ 10 % du commerce mondial de médicaments.

Les pharmaciens d’officine sont aussi invités par l’Ordre à commander (gratuitement) au Comité d’éducation sanitaire et social de la pharmacie française (Cespharm) des dépliants d’information à destination des patients, les mettant en garde contre les risques d’achat de médicaments sur Internet et les incitant à solliciter l’avis de leur pharmacien ou de leur médecin en cas de doute.

La contrefaçon a parfois des conséquences dramatiques particulièrement dans les pays du sud. Ainsi en 1992, 233 enfants bangladais étaient morts pour avoir pris un sirop au paracétamol coupé avec de l'antigel. En 1995, ce sont 2500 enfants nigérians qui décédaient pour avoir reçu un faux vaccin contre la méningite. Selon des chiffre divulgués il y a, 200.000 malades du paludisme serait décédés en raison de faux médicaments. (Futura Science)

Sources:
Afssaps, Communiqué de presse
Futura Sciences