Radio-Canada révèle que les prescriptions de médicaments antipsychotiques atypiques pour les personnes âgées continuent d'augmenter au Québec, comme dans cinq autres provinces canadiennes, malgré un avis émis par Santé Canada pour limiter ces prescriptions.

Parmi les antipsychotiques atypiques couramment utilisés se trouvent le Risperdal (nom générique: risperidone), le Seroquel (quetiapine), le Zyprexa (olanzapine) et le Clozaril (clozapine).

Ces médicaments sont destinés au traitement de la schizophrénie et du trouble bipolaire. Mais ils sont aussi utilisés pour traiter les symptômes psychotiques, l'anxiété et l'agressivité qui accompagnent plusieurs autres troubles ainsi que pour faciliter le sevrage de certaines substances.

Il y a plus de deux ans, la CBC rapportait que des antipsychotiques atypiques étaient prescrits à plus d'un million d'aînés canadiens (sur une population totale d'environ 33 millions)

Selon de nombreux experts, ces médicaments sont inefficaces et même dangereux pour les patients âgés. Plusieurs de ces médicaments n'ont jamais été testés auprès de cette population.

Dans son avis, Santé Canada demandait que :
- les fabricants indiquent les risques encourus par la prise de ces médicaments sur le feuillet d'information;
- les services de santé cessent de se fier autant aux médicaments pour traiter la démence.

Selon des études sur lesquelles s'est basé Santé Canada pour fonder son avis:
- le risque de décès chez les personnes âgées augmentait de 60 % par rapport à ceux qui prenaient un placebo;
- la probabilité que ces patients succombent aux effets secondaires, comme une défaillance cardiaque, doublait presque.

Or, une enquête de la CBC révèle que le nombre d'ordonnances délivrées aux aînés pour ces médicaments a grimpé d'octobre 2005 à septembre 2007 dans six provinces après cet avis.

La plupart de ces médicaments sont prescrits dans le but de calmer des patients souffrant de démence.

Selon Dre Paula Rochon, gériatre exerçant à Toronto, les risques associés aux antipsychotiques atypiques sont bien supérieurs aux bénéfices. Il n'est pas vraiment sûr que cette famille de médicaments soit utile, dit-elle. « Pourtant, on continue d'y avoir recours sur une grande échelle », dit-elle.

Pour Dre Rochon, on ne doit recourir à ces médicaments que dans des cas extrêmes, quand le patient menace de se blesser ou de blesser quelqu'un d'autre. Mais ce n'est habituellement pas le cas.

Psychomédia avec source:
Radio-Canada

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