L'Agence européenne du médicament (EMA) demande le retrait du marché des médicaments à base de rosiglitazone: Avandia, Avandamet, Avaglim. Et, aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a annoncé qu'elle allait fortement en restreindre l'usage.

Ces autorités ont ré-évalué la rosiglitazone, après que deux études publiées en juin dernier (voir lien plus bas) aient confirmé les résultats d'études précédentes (2007) montrant que le médicament augmente les risques cardiaques.

Le Comité Européen d’évaluation des médicaments à usage humain (CHMP) a conclu que le rapport bénéfice/risques était défavorable en raison de l’augmentation du risque cardiovasculaire (principalement la survenue d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral) au regard des bénéfices de diminution de la glycémie.

Dès maintenant, les médecins ne doivent plus prescrire de médicaments contenant de la rosiglitazone, indique l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans un communiqué. L'Agence demande aux personnes traitées actuellement par un de ces médicaments de ne pas arrêter leur traitement sans avoir pris l’avis de leur médecin, et de consulter dans les prochaines semaines afin d’adapter leur traitement antidiabétique.

La rosiglitazone, développée par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline, appartient à une classe de médicaments antidiabétiques oraux, les glitazones (thiazolidinediones), utilisées dans le traitement du diabète de type 2 pour un meilleur contrôle de la glycémie et pour la prévention des complications liées à la micro-angiopathie diabétique, touchant en particulier la rétine et le rein. Les glitazones agissent en se liant aux récepteurs appelés PPAR dans les cellules adipeuses, du muscle et du foie, les rendant ainsi plus sensibles à l’insuline.

Trois spécialités disposent d’une autorisation de mise sur le marché européen : Avandia (rosiglitazone) en 2000, Avandamet (rosiglitazone et metformine) en 2003 et Avaglim (rosiglitazone et glimepiride) en 2006. Seuls les deux premiers médicaments sont commercialisés en France.

Depuis la communication de l’Afssaps en janvier 2008, informant de la restriction d’utilisation de la rosiglitazone chez les personnes souffrant de maladie cardiovasculaire ischémique, la consommation de médicaments contenant de la rosiglitazone a diminué de 50%. A ce jour, environ 110 000 personnes en France sont traitées par rosiglitazone qui est indiquée en deuxième intention après échec ou intolérance des autres médicaments antidiabétiques oraux.

Dans son édition du 6 septembre, le British Medical Journal (BMJ) décortiquait, dans une série d'articles, "l'affaire Avandia". "Les pièces du dossier montrent que le laboratoire pharmaceutique, mais aussi les instances de régulation, les cliniciens et les journaux médicaux ne sont pas exempts de reproches", résumait le journal Le Monde.

Psychomédia avec source:
Afssaps, communiqué
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