Un article du journal Le monde expose que le laboratoire Servier connaissait la toxicité du Mediator depuis au moins 1995. Selon des documents qu'a obtenus le journal, une étude menée en 1993 par deux chercheurs de la filiale britannique du laboratoire quantifie la présence dans le sang de la norfenfluramine. Ce composé est, en concentration, le deuxième dans lequel se transforme le Mediator.

Or, la norfenfluramine est le produit actif des deux autres coupe-faim de Servier, l'Isoméride et le Pondéral, dont une étude a montré en 1995 les effets secondaires graves : notamment l'hypertension artérielle pulmonaire, responsable d'insuffisances cardiaques. Ces deux médicaments ont été interdits en 1999.

Le laboratoire ne pouvait donc ignorer, depuis au moins 1995, que le Mediator pouvait être suspecté d'effets secondaires graves.

  • En 2006, l'Agence du médicament (Afssaps) mettait en garde que l’hypertension artérielle pulmonaire pouvait se déclarer plus de 5 ans après la prise de ces médicaments anorexigènes.

  • En sept 2010, le tribunal de grande instance de Nanterre a condamné le laboratoire a indemnisé une patiente ayant subi de graves problèmes cardiaques après avoir pris l' Isoméride. Lancé en 1985, le médicament s'est vendu en France jusqu'à 400 000 boîtes par mois avant d'être retiré de la vente.

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