Dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2013, des mesures d'économies sur les médicaments et autres produits de santé de 876 millions d’euros pour les soins de ville et de 150 millions pour l’hôpital ont été annoncées. Les médicaments représentent 15 % des dépenses d’Assurance maladie.

Afin de mieux lutter contre certaines stratégies commerciales, le gouvernement compte mettre en place la possibilité pour les pouvoirs publics de permettre la prescription d’un médicament même lorsque le laboratoire ne demande pas l’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour l’indication concernée.

Cette mesure permettra d'utiliser le bevacizumab (Avastin) qui coûte entre 10 et 30 fois moins cher que le rabinizumab (Lucentis) pour le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), ce qui représente des centaines de millions d'euros d'économie. Il appartiendra à l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) d’élaborer une recommandation temporaire d’utilisation (RTU). (Voyez: Avastin versus Lucentis pour la DMLA: des dessous obscurs.)

Le budget de la sécurité sociale prévoit également des baisses tarifaires des médicaments princeps et génériques ainsi que sur les dispositifs médicaux: notamment une mesure d’harmonisation des baisses de prix après l’expiration du brevet du médicament ; la mise en cohérence des tarifs entre molécules au sein d’une même classe thérapeutique ; et une attention particulière à l’hôpital sur les médicaments et dispositifs médicaux financés en sus du tarif d’hospitalisation.

Enfin, le gouvernement prévoit un meilleur encadrement des visiteurs médicaux à l’hôpital et un renforcement de l’encadrement et des sanctions en matière de publicité sur les produits de santé.

Des économies de 605 millions sont également attendues de mesures d'efficience des prescriptions médicales (rappelons notamment que les prescriptions excessives d'antidépresseurs et de somnifères ont récemment été pointées respectivement par un rapport de la Drees et une nouvelle campagne d'information de la HAS, voir liens plus bas).

La députée européenne d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), Michèle Rivasi, estimait récemment lors d'une conférence de presse, que 10 milliards d'euros d'économies seraient possibles sur les médicaments. Selon les auteurs du Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux, Bernard Debré et Philippe Even Necker, le déremboursement des médicaments inutiles et des médicaments dangereux rapporterait entre 10 à 15 milliards d'euros à la Sécurité sociale.

Dossier de presse de la commission des comptes de la sécurité sociale

Psychomédia avec sources: Doctissimo, Ministère de la Santé. Tous droits réservés.