Avec les nouveaux critères diagnostiques du DSM-5 (1) publié en mai 2013, la prévalence estimée de l'autisme ne diminuerait que dans la mesure où certains enfants recevront plutôt le nouveau diagnostic de trouble de la communication sociale (TCS), selon une étude publiée dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry.

La psychiatre Young-Shin Kim de l'Université Yale et ses collègues ont constaté que 83% des enfants ayant reçu un diagnostic d'autisme ou de trouble apparenté avec les critères du DSM-IV recevraient le diagnostic de trouble du spectre de l'autisme (TSA) avec le DSM-5 alors que 14% recevraient un diagnostic de TCS.

Ces résultats, souligne Autism Speaks, aident à répondre aux questions soulevées par une étude publiée récemment par les Centers for Disease Control and Prevention gouvernementaux américains qui concluait que le DSM-5 diminuerait les estimations de la prévalence de l'autisme d'environ 10%. Cette dernière étude ne tenait pas compte du diagnostic de TCS (2).

Le nouveau diagnostic de TCS introduit dans le DSM-5 décrit les personnes qui ont des difficultés sociales et de communication sans les comportements répétitifs ou les intérêts restreints typiques de l'autisme. Un autre changement introduit dans le DSM-5 est la combinaison des sous-types d'autisme du DSM-IV dans un seul diagnostic de trouble du spectre de l'autisme (TSA).

Des essais de terrain des critères ont suggéré que le nouveau diagnostic de TCS s'appliquerait à environ 10 % des enfants qui ont reçu un diagnostic d'autisme avec les critères du DSM-IV. La situation inquiète des familles américaines dont les enfants, en recevant ce nouveau diagnostic, ont perdu des services liés à l'autisme.

La nouvelle étude est basée sur les données d'une étude précédente d'Autism Speaks dans laquelle 55,000 enfants sud-coréens, âgés de 7 à 12 ans, ont été rencontrés pour une évaluation.

En utilisant les critères du DSM-IV, une prévalence de l'autisme chez 1 enfant sur 38 (2,6 %) était constatée. Avec les critères du DSM-5, la prévalence était diminuée à 1 sur 45 (2.2%). La différence disparaissait en incluant les enfants qui rencontraient les critères du trouble de communication sociale.

La probabilité de voir son diagnostic changé variait selon les sous-types de diagnostics du DSM-IV:

  • Chez ceux qui répondaient aux critères du trouble envahissant du développement non spécifié du DSM-IV, 71% recevaient maintenant un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme, 22% de trouble de la communication sociale et 7% d'un autre trouble non-autistique.

  • Chez ceux qui recevaient un diagnostic de syndrome d'Asperger, 91% recevaient maintenant un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme, 6% de trouble de la communication sociale et 3% d'un autre trouble non autistique.

  • Chez ceux qui avaient un diagnostic d'autisme, 99% avaient maintenant un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme et 1% un diagnostic de trouble de la communication sociale.

"Jusqu'à preuve du contraire, les traitements pour les troubles du spectre de l'autisme et le trouble de la communication sociale doivent rester les mêmes ou similaires", dit la Dre Kim. "Il est important pour les enfants qui passent à un diagnostic de trouble de la communication sociale - et pour leurs familles - qu'ils continuent de recevoir les interventions qu'ils auraient reçues avec un diagnostic d'autisme selon les critères antérieurs du DSM-IV."

(1) DSM-5, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ("Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders"), publié par l'American Psychiatric Association en mai 2013.

(2) Et elle n'a pas évalué directement les enfants mais a plutôt tenté d'appliquer les nouveaux critères à partir des dossiers médicaux et éducatifs des enfants identifiés comme ayant l'autisme en 2008.

Psychomédia avec source: Autism Speaks.
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