Pourquoi certains ont tendance à faire des mises à jour de leur statut Facebook qui rapportent des anecdotes personnelles amusantes, tandis que d'autres seront particulièrement portés à déclarer leur amour à leur partenaire, à rapporter leur alimentation et leurs séances d'exercice, à rapporter des actualités et des articles d'information, ou encore à exprimer des opinions politiques… ?

Une étude, publiée dans la revue Personality and Individual Differences, a examiné les liens entre les contenus des mises à jour, les motifs pour utiliser Facebook et la personnalité.

Tara C. Marshall et ses collègues (1) de l'Université Brunel ont mené cette étude avec 555 utilisateurs américains de Facebook, âgés en moyenne de 30 ans, qui ont complété des tests de personnalité, d'estime de soi (échelle de Rosenberg) et de narcissisme ainsi que des questionnaires sur leurs motifs d'utilisation de Facebook et les fréquences de mises à jour de leurs statuts concernant 20 sujets.

La personnalité était évaluée selon le modèle classique des 5 grands facteurs de personnalité qui incluent :

  • l'ouverture à l'expérience (originalité) ;
  • la consciencieusité (contrôle, minutie, discipline) ;
  • l'extraversion (énergie, enthousiasme) ;
  • l'affabilité (altruisme, affection) ;
  • le neuroticisme ou névrosisme (émotions négatives...).

Quatre catégories de motifs pour l'utilisation de Facebook étaient évaluées :

  • la validation (recevoir de l'attention et satisfaire le besoin d'être accepté et se sentir inclus) ;
  • l'expression de soi (exprimer son identité, ses opinions…) ;
  • la communication (communiquer avec les connaissances…) ;
  • l'information (rester informé, disséminer l'information…).

Les résultats montrent notamment que :

  • Les mises à jour de statuts chez les extravertis concernaient plus fréquemment leurs activités sociales et leur vie quotidienne, ce qui correspondait à leur motivation à utiliser Facebook pour communiquer et être en connexion avec les autres.

  • Les participants ayant un score élevé d'ouverture étaient plus susceptibles d'écrire sur l'actualité, de rapporter de l'information ou d'exprimer leurs opinions politiques, ce qui était compatible avec leur utilisation de Facebook pour partager des informations plus que pour socialiser.

  • Les participants qui avaient une faible estime de soi étaient plus susceptibles de parler de leurs partenaires romantiques.

  • Ceux qui étaient les plus consciencieux étaient plus susceptibles d'utiliser Facebook pour partager des informations et pour communiquer. Ils avaient tendance à parler souvent de leurs enfants.

  • Les narcissiques avaient particulièrement tendance à utiliser Facebook pour la recherche d'attention et de validation, ce qui explique leur plus grande tendance à faire des mises à jour concernant leurs réalisations, leur alimentation et leur routine d'exercice. Ils rapportaient recevoir plusieurs « J'aime » et commentaires à leurs mises à jour, ce qui renforce leur propension à mettre de l'avant leurs exploits.

Développer une conscience de comment les mises à jour des statuts peuvent être perçues par les amis peut aider à éviter les sujets qui ennuient davantage qu'ils n'intéressent ou amusent, notent les chercheuses. Les réponses reçues peuvent être socialement gratifiantes ou amener à sentir une exclusion.

(1) Katharina Lefringhausen et Nelli Ferenczi.

Psychomédia avec source : Personality and Individual Differences.
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