Les traqueurs de sommeil peuvent amplifier les problèmes d'insomnie, selon une étude américaine publiée dans le Journal of Clinical Sleep Medicine.

Ce que ces appareils prétendent mesurer dépasse vraiment ce que des études de validation ont montré, rapporte Kelly Glazer Baron, psychologue à l'Université Rush et principal auteur. Ces appareils n'estiment pas le sommeil avec précision, dit-il.

L'utilisation de ces dispositifs, dit-il, suit un modèle reflété dans le titre de l'étude : « Orthosomnia : Are Some Patients Taking the Quantified Self Too Far ? » (« L'orthosomnie : Est-ce que certains patients poussent trop loin le soi quantifié ? »). L'étude, menée par Baron et ses collègues des universités Rush et Northwestern, rapporte une série de cas illustrant les problématiques du phénomène.

L'orthosomnie, le terme adopté par les auteurs, est une obsession et une quête perfectionniste du sommeil correct. Elle peut être favorisée par l'utilisation des traqueurs de sommeil.

Le problème est amplifié par le fait de se baser sur des données potentiellement inexactes.

Par exemple, Mme B, 27 ans, a consulté pour ce qu'elle percevait comme un sommeil de mauvaise qualité, confirmé par son appareil. Mais des mesures au moyen de la polysomnographie - un test qui mesure les ondes cérébrales, le cœur et d'autres indicateurs pendant le sommeil - lors d'une nuit en laboratoire ont révélé qu'elle avait en fait beaucoup plus de sommeil profond que ce qui était indiqué par l'appareil.

Beaucoup de gens font trop confiance aux données fournies par ces appareils, rapporte le chercheur.

Citant plusieurs études, les auteurs indiquent que ces appareils ne peuvent discriminer avec exactitude les stades du sommeil. « Ils ne peuvent pas différencier entre le sommeil léger et profond ». Et, ils peuvent identifier le temps de lecture au lit comme étant du sommeil.

Ces dispositifs peuvent également renforcer de mauvaises habitudes de sommeil. Par exemple, dans l'espoir d'augmenter le temps de sommeil sur leurs traqueurs, tous les patients de l'étude ont passé de plus en plus de temps au lit, un comportement qui va à l'encontre des recommandations des thérapeutes du sommeil.

Le chercheur juge néanmoins que ces appareils peuvent contribuer à améliorer la gestion du sommeil s'ils sont utilisés avec des attentes réalistes. Ils peuvent fournir une indication générale sur la durée approximative du sommeil.

4 caractéristiques d'un bon sommeil à suivre avec les applications et traqueurs

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Psychomédia avec sources : Rush University, Journal of Clinical Sleep Medicine.
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