Certains étudiants sont plus susceptibles de se sentir comme étant imposteurs, selon une étude publiée en novembre dans la revue Social Psychological and Personality Science.

Les chercheurs ont mené cette étude avec 818 étudiants de première et de deuxième année dans les domaines STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) dans une grande université américaine.

La nature compétitive des cours dans ces domaines pourrait avoir un effet particulièrement négatif sur la confiance de certains étudiants, c'est-à-dire ceux de première génération dont les parents n'ont pas fait d'études universitaires.

En raison de ce climat de compétition, ces étudiants seraient plus susceptibles de souffrir du syndrome de l'imposteur, le sentiment de ne pas être à leur place ou de ne pas avoir les compétences ou l'intelligence nécessaires pour poursuivre leurs études.

Des études précédentes ont montré que, en raison de ce climat, les étudiants sont plus susceptibles de se comparer aux autres, souvent de façon défavorable. « Lorsque nous avons l'impression que nos pairs sont nos adversaires, plutôt que des collègues ou des camarades, nous regardons leurs succès et leurs échecs pour nous juger nous-mêmes : souvent, nous pensons que nous sommes en deçà de nos attentes et la confiance en nous s'effondre », souligne le communiqué des chercheurs.

Chez les étudiants de première génération, cela peut être encore plus dommageable. Ils ont souvent grandi avec des valeurs communautaires, comptant sur les autres plutôt que de les considérer comme des rivaux, soulignent les chercheurs. Lorsqu'ils se heurtent au monde compétitif et individualiste, cela peut avoir un impact particulièrement néfaste.

Elizabeth A. Canning, du département de psychologie de l'Université de l'État de Washington, et ses collègues ont demandé aux participants de remplir, à diverses reprises, des questionnaires portant notamment sur leur perception de la compétition dans leurs cours, leur assiduité et leur motivation, le syndrome de l'imposteur…

Ce dernier était évalué par des énoncés tels que : « en classe, j'ai l'impression que les gens pourraient découvrir que je ne suis pas aussi capable qu'ils le croient ».

Ceux qui estimaient que les cours étaient compétitifs étaient beaucoup plus susceptibles de se sentir comme étant imposteurs, incapables de suivre les exigences de leur cours.

Comparativement à ceux dont les membres de leur famille étaient allés à l'université, ceux de première génération étaient plus susceptibles de ressentir le syndrome de l'imposteur sur une base quotidienne - mais seulement dans les classes perçues comme ayant un niveau élevé de compétition. Dans les environnements non compétitifs, les sentiments d'imposteur étaient égaux chez les étudiants de première génération et ceux de la génération suivante, ce qui suggère que l'atmosphère de la classe est vraiment un facteur clé.

En augmentant leurs sentiments d'imposteur, les perceptions des étudiants à l'égard de la compétition en classe ont également eu un impact négatif sur leur rendement, réduisant l'engagement, l'assiduité et leur performance, et augmentant les intentions de décrochage. Cet effet était beaucoup plus important chez les étudiants de première génération.

« La création d'un environnement accueillant et supportant pour tous est la clé pour un domaine d'étude diversifié et inclusif », soulignent les chercheurs. « Pour y parvenir, il est essentiel de mieux comprendre comment les étudiants de différents milieux vivent les études et de développer activement des stratégies pour contrer les inégalités. »

Pour plus d'informations sur le syndrome de l'imposteur et sur les impacts de la classe sociale sur les études et l'embauche, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : British Psychological Society, Social Psychological and Personality Science.
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