Il peut arriver à tous d'être crédule vis à vis de propositions improbables qui manquent de preuves.

Dans Psychology Today, Bobby Hoffman, chercheur en psychologie à l'University of Central Florida, relève 7 fonctionnements psychologiques qui peuvent mettre à risque de crédulité. Les voici, accompagnés de commentaires de l'auteur ou des nôtres.

  1. Le respect inconditionnel de l'autorité

    Lorsqu'une personne en position de pouvoir réel ou perçu (médecins, avocats, professeurs, proches) fait une recommandation, nous supposons souvent qu'elle sait de quoi elle parle. Mais les personnes ayant un statut élevé font également des erreurs, et certaines peuvent aussi avoir des intentions malhonnêtes.

  2. La surestimation de ses connaissances

    Lorsque l'on connait peu un domaine, il est difficile d'évaluer l'étendue et les limites de ses connaissances.

    La surestimation de celles-ci peut empêcher de se rendre compte d'une mauvaise évaluation de la réalité. Elle peut aussi empêcher de poser des questions qui permettraient de recevoir des informations utiles.

    Les personnes les moins connaissantes dans un domaine ont plus souvent tendance à surestimer leurs compétences alors que celles qui sont les plus connaissantes ont plutôt tendance à les sous-estimer, a montré une étude. C'est ce qui a été appelé l'effet Dunning-Kruger.

  3. L'utilisation de la pensée intuitive

    Une décision éclairée nécessite souvent un raisonnement et une évaluation plus approfondis que de simplement s'appuyer sur son expérience personnelle ou l'intuition. Une erreur peut être de rejeter des informations reconnues parce que le message douteux semble plus facile à comprendre ou plus important.

    Deux modes de pensée utilisés dans le jugement et la prise de décision

  4. La tradition et la culture

    Les personnes qui construisent leur identité en s'alignant sur une culture ou un groupe particulier peuvent s'en remettre automatiquement aux croyances et aux attentes du groupe pour évaluer les situations.

  5. Le manque de contrôle de soi et les décisions impulsives

    L'une des méthodes utilisées par les vendeurs et les publicitaires pour exploiter la crédulité consiste à susciter une décision chargée d'émotion. Lorsque des arguments émotifs sont amenés, le consommateur peut vouloir répondre à ceux-ci plutôt que de prendre une décision informée, logique et bénéfique à long terme.

    Un autre facteur de perte de contrôle et d'impulsivité peut être le bombardement d'informations. Le consommateur peut vouloir réduire la charge cognitive et prendre des décisions hâtives, mais moins éclairées.

  6. La confiance dans le jugement des autres

    La croyance que quelque chose ne peut pas être mauvais ou erroné si tout le monde y croit est un phénomène courant.

    En psychologie sociale, l'ignorance pluraliste désigne une situation dans laquelle une majorité de membres d'un groupe rejettent en privé une norme, mais se comportent publiquement comme s'ils l'acceptaient parce qu'ils supposent, à tort, que la plupart des autres l'acceptent.

    Surprenante tendance au conformisme : l'expérience de Asch

  7. Les biais

    Les biais cognitifs, qui sont des raccourcis mentaux systématiquement et erronément appliqués à diverses situations, sont multiples.

    Par exemple, nous pouvons croire à tort que lorsque deux évènements se succèdent, le premier a causé le second.

    Autres exemples, nous avons tendance à croire que nos opinions sont plus justifiées que celles des autres, nous recherchons activement les informations et les personnes qui justifient nos idées préconçues, tout en ignorant ou en rejetant les preuves contraires, nous poursuivons dans des voies qui ne sont pas prometteuses lorsque nous y avons déjà consacré des ressources…

    30 biais cognitifs qui nuisent à la pensée rationnelle

Pour mieux se prémunir contre la désinformation :

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Psychology Today.
Tous droits réservés.