En clôture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, le 28 septembre 2021, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures dont le remboursement intégral par l’Assurance maladie de consultations psychologiques prescrites par un médecin à partir de 2022.

Les psychologues sont insatisfaits des conditions proposées par la nouvelle mesure.

Cette mesure introduit la prise en charge de séances réalisées par un psychologue pour suivre des patients souffrant de troubles dépressifs et anxieux d’intensité légère à modérée, indique un document du gouvernement, publié dans le cadre des Assises. (Qu'est-ce que la dépression légère, modérée et sévère ?)

Les enfants âgés de 3 ans ou plus, les adolescents et les adultes présentant ces troubles, ainsi que leurs familles, sont concernés par cette mesure.

Les patients pourront, dans ce cadre, consulter un psychologue participant à ce dispositif, « que celui-ci soit en exercice libéral ou en exercice salarié dans un centre de santé ou une maison de santé », précise le document.

Il s'agira d'un forfait d'une première consultation à 40 euros puis de 7 consultations à 30 euros. Le forfait pourra être renouvelé par le médecin, une seule fois, pour 10 séances supplémentaires.

Ce tarif représente la moitié du tarif habituel des psychologues libéraux pour les séances de psychothérapie, qui est d'environ 60 euros, et les dépassements d’honoraires ne pourront être pratiqués.

« Ce n'est pas acceptable, ça ne permet pas de vivre en tant que libéral », a déclaré, le 29 septembre, Patrick Ange Raoult, secrétaire général du Syndicat national des psychologues, auprès de France Tv Info.

Cette mesure est davantage destinée aux psychologues « qui n'arrivent pas à vivre de leur métier » et aux usagers « qui ne peuvent accéder à des consultations auprès de psychologues si les tarifs ne sont pas encadrés », a précisé Emmanuel Macron relayé par France TV Info.

Dans un Interview au Figaro le 28 septembre, Patrick Ange Raoult a estimé qu'« on risque de créer une consultation à deux vitesses : des séances courtes avec des psychologues moins expérimentés pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir des séances en libéral, comme les autres. On est loin d’un accès universel et direct à la psychologie ».

Des psychologues regrettent également que la consultation dépende d’une prescription médicale.

Les grandes lignes de cette nouvelle mesure seront précisées dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 au Parlement et les conditions de prise en charge et mise en œuvre seront définies dans un second temps par voie réglementaire, indique le document gouvernemental. En 2022, 50 M€ seront consacrés par l’Assurance maladie à ce dispositif.

La création de 800 postes et l’allocation d’une enveloppe de 80 millions d’euros dédiés aux centres médico-psychologiques (CMP), à partir de 2022, ont également été annoncées.

Rappelons que depuis mars 2021, 4 séances de psychothérapie sont remboursées par les assureurs et mutuelles.

Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Gouvernement français - Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, Le Figaro, Le Monde, France TV Info.
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